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Né en 2011, le Labex ITEM devient en 2020 Labex ITTEM, pour Innovations et Transitions Territoriales en Montagne.

Ce « Labex ITTEM » est un des neuf Labex en Sciences Humaines et Sociales à avoir été retenu en région lors de la première vague. Initié par des chercheurs du LARHRA – équipe Sociétés, Économie, Territoires – et porté par le PRES Grenoble Alpes, le Labex est placé sous la responsabilité d’un comité de coordination qui unit à l’UPMF, l’Université de Savoie, le CEMAGREF et l’UJF. Il associe étroitement 7 Laboratoires ainsi que des structures de recherche comme la MSH-Alpes ou la SFR INNOVACS, ou de valorisation comme l’Institut de la Montagne et le PARN (Pôle Alpin sur les Risques Naturels).

Il réunit des chercheurs et enseignants-chercheurs de plusieurs disciplines (histoire, géographie, économie, sciences de gestion, droit, STAPS) appartenant à quatre établissements du site (UPMF, UJF, université de Savoie ; Cemagref). Le coordonnateur, René Favier (LARHRA), est assisté d’un groupe de pilotage de trois personnes : Anne-Marie Granet-Abisset (LARHRA), Jean-Jacques Delannoy (EDYTEM) et Emmanuelle Marcelpoil (Cemagref, équipe DTM).

Le projet a été construit autour d’objectifs de recherche et de méthode renouvelés, mettant à part égale la recherche, la valorisation et la formation. En prenant l’exemple paradoxal des territoires de montagne qui, au cours de l’histoire et surtout à la période contemporaine, n’apparaissent généralement pas comme des espaces de modernité, le programme vise à questionner le concept abondamment employé d’innovation. Il s’agit d’en saisir les modalités, d’en mesurer les enjeux et de ce fait, de voir comment cette notion se construit et est construite comme un instrument de normalisation des espaces comme des sociétés. L’analyse du rôle des acteurs multiples, en tenant compte des différentes échelles spatiales et temporelles, est privilégiée. Elle permet de saisir des réseaux d’influence, des lieux d’action ainsi que des désignations mutuelles qui qualifient les actes, les processus comme les individus ou les groupes qui les portent. Plaçant l’interdisciplinarité au cœur du projet, le Labex ambitionne d’être un pôle en SHS dans ce domaine. Il place aussi la notion de co-construction des savoirs comme des formations ou des actions entre chercheurs et acteurs des mondes socio-économiques, culturels et politiques.

Résolument ancré dans une recherche finalisée comme le veut la philosophie des Labex, ITEM envisage de monter des formations pluridisciplinaires autour des thèmes qui seront travaillés au cours des années de sa réalisation.

Après deux réunions de présentation générale, aux partenaires des Laboratoires de recherche (en juin) puis aux acteurs socio-professionnels le 19 octobre dernier, ce premier séminaire visait à mettre en œuvre le projet. Il s’agissait que les membres des différents laboratoires engagés dans le projet puissent se connaître plus précisément, mais aussi que ces derniers puissent s’approprier un projet qui a été construit par les membres du comité de pilotage.
Au cours de ces deux journées volontairement situées loin des campus et dans un lieu caractéristique de ces territoires de montagne actuels, la station de Serre-Chevalier, les travaux ont principalement porté sur les programmes de recherche des uns et des autres en lien avec les thèmes du Labex et la manière dont ils peuvent s’y insérer. La réflexion a ensuite porté sur la définition de nouveaux thèmes de recherche et la réorientation de thématiques existantes pour construire une démarche interdisciplinaire. Chacun des 27 enseignants et/ou chercheurs présents, relevant de toutes les disciplines des SHS (Histoire, géographie, anthropologie, urbanisme, science politique, droit, économie, gestion), mandatés par leurs laboratoires, ont « joué le jeu » pour présenter leurs définitions, leur manière d’envisager, au sein de chacune des disciplines, les concepts et les principes qui président au Labex. On l’aura compris, des heures riches de partage, qui ont fait apparaître le visible intérêt que tous ont trouvé à s’insérer dans ce projet, notamment celui de pouvoir construire sur la durée cette communauté interdisciplinaire autour de thèmes communs. Parmi ces derniers, le principe a été d’en retenir quelques-uns très généraux, qui seront déclinés en chantiers précis :

  • « recompositions territoriales et sociales » ; « politiques et projets » ;
  • « recomposition des liens hommes/nature » ; « terres hautes/terres basses/terres fragiles ».

C’est à partir de ces ensembles que seront organisés et fondés les différentes activités du Labex : séminaires, projets de recherches, bourses de thèse et de post-doctorat. Ils pourront ensuite nourrir la formation et la valorisation. Ces autres piliers du Labex feront l’objet d’un séminaire dans les semaines à venir. Il reste que le Labex est une structure nouvelle dont les contours et la gouvernance sont en cours de construction. Sans doute, le partage avec d’autres Labex ou l’Institut des mondes urbains pourrait être intéressant pour mieux cerner la place de ces nouvelles structures de recherche. Assurément celles-ci ne sont pas de nouveaux laboratoires mais ouvrent la possibilité pour les Laboratoires, notamment les UMR, de trouver des thématiques de recherche complémentaires et un cadre pour appliquer de nouvelles méthodes et de nouvelles dimensions pour ceux qui voudront bien s’y associer.