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organisé par Eric Baratay dans le cadre de l’IUF2 (2023-2027)

À propos des chiens, la littérature en sciences humaines (anthropologie, sociologie, histoire, géographie…) est à peu près toujours centrée sur les humains, pour évoquer leurs représentations de ces animaux et leurs pratiques, et très rarement penchée sur les chiens eux-mêmes alors que ce versant animal est indispensable pour comprendre les chiens, donc bien comprendre les relations avec les humains, donc les pratiques et les idées de ces derniers.
La littérature des vétérinaires, éthologues, écologues, a trop tendance à dresser un portrait intemporel des chiens, confondant souvent le chien occidental des débuts du XXIe siècle avec Le Chien. Sauf exceptions, comme celle des archéozoologues ou des généticiens, cette littérature n’a pas assez fait attention aux variations dans l’espace et dans le temps, qui sont pourtant très importantes et qui ne donnent pas des portraits identiques des chiens, dotés de plasticités importantes mais insuffisamment étudiées alors qu’elles sont à la base d’une évidente géohistoire de l’espèce. Ces variations ne sont pas que simples et multiples possibilités rejetées ou adoptées par les sélections. Elles peuvent s’étendre à des groupes situés, perdurer dans l’espace et le temps, donner des types plus ou moins stables en des foyers et durant des périodes soumises à des transformations plus ou moins brutales ou lentes, au gré des facteurs environnementaux (climat, maladies et bien d’autres) dont l’humain.
L’atelier propose de travailler à une histoire animale, une histoire canine des chiens, hier, aujourd’hui, ici et ailleurs, plaçant au premier plan les variations génétiques, physiques, comportementales, écologiques, sociales, et mettant en arrière-plan, tout en les évoquant évidemment, leurs facteurs dont l’humain. Il s’agit de révéler des lieux, des périodes, des ruptures, des glissements, etc.
Issus de diverses disciplines (génétique, archéozoologie, médecine vétérinaire, éthologie, psychologie, anthropologie, histoire, littérature…) les participants coopèrent en inter ou en transdisciplinarité, selon les approches développées lors du premier mandat IUF1, croisant les sciences des vivants entre elles mais aussi avec des sciences humaines élargies au-delà de l’humain.

1 Aux sources de l’histoire animale, Éditions de la Sorbonne, 2019 ; Croiser les sciences pour lire les animaux, Éditions
de la Sorbonne, 2020 ; L’animal désanthropisé. Interroger et redéfinir les concepts, Éditions de la Sorbonne, 2021 ; Les
animaux historicisés. Pourquoi situer leurs comportements dans le temps et l’espace ?
, Éditions de la Sorbonne,
octobre 2022 ; Écrire du côté des animaux, Éditions de la Sorbonne, 2023