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Journée orgranisée par Leonardo Ariel Carrió Cataldi (CNRS-LARHRA), Hélène Vu Thanh (Université Bretagne-Sud, TEMOS), Antonella Romano (CAK-EHESS) dans le cadre du programme Mondo 500 : Le monde dans une péninsule : espaces urbains, présences étrangères, économies des savoirs dans l’Italie du Cinquecento

Des études sur la Méditerranée dans les années 1950 jusqu au plus récent tournant environnemental dans les sciences sociales (blue humanities), en passant par l histoire atlantique, l histoire globale, et bien entendu, l histoire maritime, plusieurs courants historiographiques ont cherché à saisir et, dans certains cas historiciser, les rapports que les sociétés humaines entretiennent avec les espaces océaniques et maritimes.
Généralement, mers, océans, « maritimité », « espaces maritimes » et moins fréquemment fleuves et rivières, sont implicitement compris dans ces historiographies comme des espaces de circulations humaines et matérielles, comme des milieux sociaux et économiques, ou encore comme des réservoirs d une biodiversité précieuse et singulière. Cette journée d étude se donne comme objectif d expliciter les enjeux de ces catégories et d essayer de mieux les saisir dans leurs inscriptions historiographiques diverses.
Une des difficultés dans l’explicitation de ces notions est accentuée par des découpages historiographiques nationaux construits depuis la « terre ferme » et au carrefour de différentes traditions historiographiques ou conjonctures politiques et sociales. Ni la Méditerranéenne « italienne » ni l Atlantique vu depuis l histoire maritime française ne se définit certainement pas, par exemple, comme celui que mobilise l’histoire impériale espagnole. Sous le prisme le plus « oriental » de l empire portugais, ce même océan ne constitue qu une « étape » ou un « lien » à renforcer voire à renverser, si on le regarde depuis les rivages de l histoire coloniale brésilienne. D autres décalages et approches seraient également à souligner lorsqu ’ on se place sur les côtes africaines. La mise en évidence de ces perspectives multiples dessine ainsi probablement, en creux, l importance des lieux d énonciation péninsulaire, continentale, insulaire et leur ancrage historique dans une mer globale.
Faisant suite aux réflexions entamées au sein du programme Mondo500 sur la « maritimité » ( De la ville à la mer , mai 2024), cette journée d étude invite à une discussion réflexive sur la place et la manière dont les mers, les océans et les fleuves sont présents, travaillés et définis dans les historiographies mobilisées dans nos dossiers de recherche. Nous voudrions ainsi contribuer à un effort d éclaircissement historiographique et méthodologique d une littérature démultipliée ces dernières décennies et au sein de laquelle les mondes du cinquecento occupent une place centrale.