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Organisation :
Bruno Dumons (CNRS-LARHRA-Lyon) et Clarisse Tesson (Université Jean Monnet-LEM-CERCOR-Saint-Étienne)
Sarah Scholl, Suzanne de Dietrich ou la réinvention du théologique
Liviana Gazzetta, Des écoles pour laïcs aux diplômes de théologie : le long parcours des théologiennes en Italie (1936-1966)
Natalia Núñez Bargueño, Une formation informelle à la théologie : les femmes laïques dans les réseaux d’apostolat et les organismes internationaux sous Pie XII
Clarisse Tesson, Les premières théologiennes en France, au prisme d’une comparaison entre les facultés de théologie catholique de Paris, Lyon et Strasbourg
Manuela Mohr, Les théologiennes allemandes : panorama, pionnières et étude de cas
Table ronde : Marion Muller-Collard, Christine Pellistrandi, Anne-Sophie Vivier-Muresan,Marie-Hélène Robert, Julija Naett Vidovic.
Univers clérical et masculin par excellence, la théologie est un champ des savoirs qui s’est progressivement ouvert au laïcat et aux femmes durant le XXe siècle. Si les Églises de la Réforme ont vite reconnu le statut de théologien en dehors du pastorat, le catholicisme romain a mis beaucoup plus longtemps à reconnaître celui des « théologiens en veston ». Pour les femmes, l’entrée en théologie fut encore plus tardive et plus difficile. D’abord, l’accès à la position d’auditrice puis d’étudiante reste timide, souvent de l’ordre exploratoire, au moins jusqu’au milieu du siècle. Devenir ensuite enseignante ou chercheuse ne peut guère s’envisager
avant les années 1960. C’est en accédant à des diplômes officiels ou canoniques puis à un métier reconnu statutairement, à l’université ou au séminaire, que se fabrique la figure de la théologienne dans le christianisme, bien qu’il existe aussi certaines communautés religieuses offrant une formation poussée hors du champ académique, comme la congrégation des
dominicaines des Tourelles. Plusieurs religieuses qui en sont issues ont pu publier dans des revues de théologie, participer à des projets d’édition ou encore animer des sessions de formation. En ce sens, il faut regarder au-delà du monde académique pour inclure des structures intermédiaires et des réseaux permettant aux femmes de prendre part aux discussions
théologiques. Ici, seront privilégiées les deux confessions chrétiennes majoritaires en Occident depuis le XVIe siècle avec le catholicisme et le protestantisme, sans renoncer à des personnalités de l’orthodoxie.
Pour l’heure, l’historiographie religieuse contemporaine a privilégié la religieuse puis la pasteure mais n’a guère envisagé la théologienne. Elle a toutefois appréhendé ici ou là des figures féminines de la théologie, parfois classées comme féministes aux États-Unis, souvent religieuses catholiques ou pasteures protestantes en Europe, mais plus rarement laïques. C’est ici sous l’angle du métier et de la profession qu’une réflexion historienne est suggérée. Les études, les grades, les domaines théologiques, les fonctions d’enseignement et de recherche, les revues et les maisons d’édition, les structures officielles ou associatives, … autant de pistes neuves à explorer. La temporalité sera le XXe siècle, principalement la seconde moitié, et l’espace se limitera à l’Europe, autour de quatre situations nationales. Une table ronde viendra conclure avec des retours d’expériences et des échanges sur les évolutions actuelles.