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La longue période « d’insubordination ouvrière » (Vigna), autour des années 1968, est suivie par deux décennies de relative faiblesse des luttes sociales avec laquelle rompt le mouvement national de décembre 1995. Centré sur un projet de transformation des régimes spéciaux des retraites et, dans une moindre mesure, de la sécurité sociale, ce mouvement national rassemble des salariés des secteurs privés et publics et se développe dans un contexte de mobilisations féministes, enseignantes et étudiantes. Il intervient alors que la désindustrialisation massive poursuit ses ravages et qu’il existe une double crise syndicale et politique entre les organisations de gauche. Ce mouvement national permet certes de neutraliser la réforme des régimes spéciaux de retraites, mais est souvent vécu comme une défaite : les régimes de retraite continuent d’être régulièrement modifiés et le projet de loi de modification de la sécurité sociale, dit Plan Juppé, est de fait adopté. Ainsi c’est le Parlement qui, tous les ans, fixe le budget global de la sécurité sociale en contribuant à la déliquescence actuelle de l’hôpital public.
Trente ans plus tard, il nous est apparu important de revenir sur ce mouvement national en privilégiant trois aspects. D’une part, nous reviendrons sur l’ensemble des conditions sociales et politiques de cette période. D’autre part, nous insisterons sur l’importance des mobilisations locales autour de groupes spécifiques (mineurs ; cheminots ; étudiants ; enseignants ; employés communaux). Enfin, nous nous intéresserons à la mémoire actuelle de ces différentes luttes.
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