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Titre des travaux

Le colporteur, le réformateur et la police. Les évolutions et la régulation du commerce ambulant en Grande-Bretagne (années 1860–années 1940)

Cette thèse a été réalisée à l’ENS de Lyon, sous la direction de M. Philippe Rygiel et et M. Fabrice Bensimon.

Composition du jury :

– M. Fabrice Bensimon, professeur des universités à Sorbonne Université

– M. Neil Davie, professeur des universités à l’Université Lumière Lyon 2

– Mme Emma Griffin, professeure des universités à Queen Mary University of London

– Mme Manuela Martini, professeure des universités à l’Université Lumière Lyon 2

– M. Philippe Rygiel, professeur des universités à l’ École Normale Supérieure de Lyon

– Mme Anne Winter, professeure des universités à la Vrije Universiteit Brussel

Résumé de la thèse :

La période allant des années 1860 aux années 1940 est souvent associée à la disparition du colportage du fait de l’urbanisation des sociétés européennes et de l’essor des petits magasins. Cette thèse relativise ce déclin : le nombre de vendeurs itinérants se maintient jusqu’aux années 1930 en Grande Bretagne, tandis que la vente de rue bénéficie de l’essor du tourisme et de l’urbanisation. Les colporteurs répondent à une demande multiforme, ne se résumant pas aux produits bon marché, et sont eux-même un groupe divers. Si la vente itinérante s’insère dans l’économie d’expédients des classes populaires, certains font de cette activité leur profession principale et en tirent un bon profit, comme les credit drapers. Le colportage est en outre populaire chez les migrants, qu’ils soient saisonniers ou envisagent une installation permanente en Grande Bretagne. La thèse analyse l’encadrement légal et policier du colportage, et montre que les autorités britanniques tentent à la fois d’encourager et de contrôler cette activité. La vente itinérante est vue comme une bonne alternative à l’assistance publique par les Libéraux de la fin du XIXe siècle, et comme un service rendu aux consommateurs pauvres. Le colportage est cependant également perçu comme un danger potentiel par le Home Office, lié tour à tour au vagabondage, à des flux migratoires indésirables, ou au marché noir. Les problèmes de compétition, de travail des enfants, les soucis d’hygiène ou d’obstruction de la voie publique poussent en outre les autorités locales à restreindre la vente de rue au cours de la période. Ces questions, ainsi que le caractère de plus en plus anachronique des lois nationales, mènent à la disparition de l’idéal du colportage servant de filet de sécurité aux travailleurs pauvres après 1945.