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Mes recherches portent sur la participation des Français dans la traite vers Cuba, devenu le principal marché de captifs des Antilles après la révolution haïtienne. Si de nombreuses études ont été réalisées sur la traite vers les colonies françaises au XVIIIe siècle, l’importance de la traite française vers sa destination privilégiée au XIXe siècle, l’île espagnole de Cuba, n’a encore jamais fait l’objet de recherches spécifiques. L’apogée de ce trafic a lieu dans le contexte particulier de la traite illégale qui débute avec l’interdiction formelle du commerce d’esclaves en 1815. Les navires français réussissent à devenir les seuls à concurrencer la traite espagnole sur le marché cubain, malgré l’avancée de la répression anti–négrière dans l’Atlantique et l’affaiblissement considérable de la marine marchande française pendant les années de guerre. Dans les années 1820, Nantes s’impose comme le deuxième principal port d’origine des navires qui débarquent des captifs à La Havane et comme le principal port d’armement des expéditions à destination de Santiago de Cuba. Contrairement aux études précédentes sur la traite française, mes recherches mettent l’accent sur la dimension transnationale du phénomène. Plutôt que d’étudier la traite de manière segmentée, je cherche à inscrire la participation française dans les réseaux transnationaux qui sous-tendent le commerce illégal. Ma thèse met ainsi en lumière l’interaction entre les acteurs français, notamment les Nantais, et les acteurs étrangers dans la co–construction de la traite transnationale vers Cuba, colonie qui est l’un des symboles du second esclavage (Dale Tomich).