Fanny
Lalande

Doctorante sous la Direction de Philippe Martin, je travaille actuellement sur les écritures carcérales chez les prisonniers pour religion au 18e siècle. Mon sujet se concentre notamment sur les graffiti carcéraux laissés sur les murs des prisons de la vallée du Rhône par les prisonniers protestants durant la période de la Révocation de l’Édit de Nantes.

Le graffiti carcéral est en effet un sujet qui pose un regard différent sur l’emprisonnement des prisonniers protestants au 18e siècle. D’une « relative banalité » dans les geôles de l’époque moderne, pour reprendre une expression de Natalia Muchnik (2019), les graffiti ont pourtant peu été étudiés. Afin d’en comprendre leurs spécificités, il faut les confronter aux autres écritures carcérales, les lettres ou encore les récits de captivité laissés par les prisonniers Nouveaux Convertis. Utilisés comme sources, confrontés aux autres, que nous disent les graffitis de l’enfermement des prisonniers pour religion ?

J’ai choisi d’étudier un corpus géographique large, et non centré sur un site particulier : les prisonniers protestants étaient en effet déportés de leur lieu de vie aux galères et prisons du sud, en suivant l’axe de la vallée du Rhône (des prisons d’état du Château de Beauregard ou de la Tour de Crest, à la Tour de Constance ou le fort de Brescou, en passant par les forts de Villeneuve les Avignon ou encore de Nîmes). Ainsi, un ensemble de signes et de patronymes se dégage au fil des recherches.

Je m’intéresse également aux notions de patrimonialisation des graffitis, de leur préservation à leur valorisation. Avec la MSH de Lyon Saint Étienne et Criminocorpus, nous menons une réflexion de virtualisation d’une exposition réalisée au château de Tournon en 2023 et dont le point de départ était l’étude des graffitis.