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Lucie
Roudergues

Doctorante

Fonction

Doctorante

Etablissement

Université Lumière Lyon 2

Présentation

Mes recherches portent sur l’émergence du marché du bain entre 1760 et 1850 à Paris, Lyon et Dijon. Si le retour de l’eau dans les pratiques de toilette entre la fin du XVIIIe siècle et la première moitié du XIXe est un phénomène désormais bien identifié, les modalités concrètes de cette transformation profonde sont mal connues. L’attention s’est longtemps focalisée sur l’espace privé du domicile, avec un intérêt marqué pour les objets de toilette, les systèmes d’eau courante ou l’installation des salles de bain, voire, plus récemment, pour les bains douches municipaux à destination des classes populaires. A partir de 1760 pourtant, le service des bains est un marché florissant, qui mêle services de soins thermaux, pratiques d’hygiène, loisir et, dans certains cas, natation. Des entrepreneurs organisent des systèmes novateurs qui font appel aux techniques les plus modernes pour susciter et satisfaire une demande de bains accrue. Leur nombre croît rapidement, passant par exemple d’une petite dizaine à Paris en 1780 à plus de 120 en 1850. En parallèle, les prix baissent et l’accès au bain, réservé à une étroite élite au début de la période, s’ouvre peu à peu. Etudier l’essor des pratiques d’hygiène sous l’angle du marché comme je le propose favorise une meilleure prise en compte de la diversité des acteurs du bain, des entrepreneurs qui façonnent l’offre aux autorités municipales qui cherchent à réguler et promouvoir des services assimilés à un service publique sans pour autant en assumer les coûts. Les consommateurs apparaissent dotés de capacité de choix et de modulation du service que l’analyse des préceptes hygiénistes tendait à dissimuler.

Enfin, une attention toute particulière est accordée à l’univers matériel des établissements, de l’échelle du cabinet à celle de la ville. Les stratégies des entrepreneurs de bain à la recherche de rentabilité président en effet à la construction d’agencements techniques nouveaux, qui rationalise l’usage des cabinets, des baignoires et des tuyaux et se double d’une recherche esthétique qui emprunte aux codes des lieux de loisirs et de divertissement. Ma thèse met en lumière l’insertion de ce nouveau service dans la trame urbaine de façon à profiter du potentiel commercial de certains lieux -boulevards, passages, quais- autant que de l’accès à une eau abondante et peu chère. L’adduction et le rejet des eaux usées génèrent des effets d’interface avec les réseaux  d’eau en construction et des systèmes d’évacuation encore balbutiants, qui alimentent des conflits d’acteurs multiples. L’essor à partir de 1820 de la vente de bains livrés à domiciles élargit la gamme des services fournis sans remettre en cause le modèle préexistant. Au cours de la période, émerge ainsi une nouvelle sensibilité collective aux pratiques d’immersion et d’hygiène.

Thèmes de recherche et d'activité

Hygiène et propreté

Eaux urbaines et fluviales

Emergence du marché du bain

Innovation technique

Culture matérielle

Histoire des sensibilités

Spatial studies

Responsabilités collectives

Organisation et gestion du serveur Discord des doctorant.es du Larhra (2020-2021).

Membre du comité de rédaction des Annales de Bourgogne.

Parcours

2009

Baccalauréat général, série L ; 2ème accessit au concours général de philosophie.

2009-2012

Classes préparatoires littéraires, Lycée Carnot, Dijon. Equivalence : double licence histoire et géographie, Université de Bourgogne, mention bien et très bien

2012-2014

Master 1 et 2 « Cultures et Sociétés, XVIe-XXIe siècle », Université de Bourgogne. Mention très bien.

2015

Agrégation d’histoire.

2018-2026

Doctorante non-contractuelle à l'Université Lumière Lyon 2 (thèse sous la co-direction de Natacha Coquery et Manuela Martini. Rattachement à l'École Doctorale 483/Laboratoire de Recherche Historique Rhône-Alpes – UMR5190.

Publications

Articles dans des revues

Enseignements

Depuis 2015, je suis enseignante en histoire-géographie à temps plein au lycée (Montceau-les-Mines, Brochon et Semur-en-Auxois). Entre 2018 et 2024, j’ai dispensé des cours d’histoires moderne et contemporaine à l’université de Bourgogne ainsi qu’à Sciences Po (campus de Dijon).

Université de Bourgogne

  • 2021-2024. CM UE d’ouverture L1, Histoire de la pensée moderne. « Une histoire du corps ».
  • 2020-2021. TD Histoire moderne L2. « La France et l’Europe au XVIIIe siècle ».
  • 2019-2021. TD Histoire moderne L1. « La France et l’Europe (XVIe-XVIIe siècle) ».
  • 2018-2020. TD Histoire contemporaine L1. « Vivre en France au XIXe siècle (1814-1889) ».

Sciences Po Paris – campus de Dijon

  • 2023-2024. Conférence de méthode 1ère année : « Histoire de l’Europe au XIXe siècle, Les libertés, la nation, la question sociale ».

 

Enseignement secondaire

  • 2015-2019. Histoire, géographie, EMC tous niveaux, bac L, S, STMG ; atelier de préparation au concours sur dossier de l’entrée à Science Po dans le cadre de la convention d’éducation prioritaire (CEP) : suivi collectif et individuel.
  • 2020-2026. Cours de tronc commun tous niveau et spécialité HGGSP 1ère ; ateliers d’éducation à la sexualité ; pilotage de la réforme de l’atelier de préparation au concours d’entrée de Sciences Po à Montceau-les-Mines.

Valorisation de la recherche

Emission sur France culture : « Savon, entrez dans le bain », Eurêka, 10 août 2022. [en ligne : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/eureka/savon-entrez-dans-le-bain-6107420

« La coiffure dans la ville. Perruquiers et coiffeurs dans l’espace urbain dijonnais au XVIIIe et au début du XIXe siècle », in Conférences de jeunes chercheurs sur la Bourgogne médiévale et moderne, juin 2021, Archives départementales de Côte d’Or [non publié].

« Genre et âge dans les représentations des pratiques de toilette et d’hygiène (fin XVIIIe siècle – XIXe siècle) », intervention dans le cadre du séminaire de l’axe « Genre et Société » du LARHRA, organisé par Manuela Martini et Marianne Thivend, 25 février 2021, Université Lyon II-Lumière [non publié].

« Barbiers-perruquiers et baigneurs-étuvistes : la définition d’un champ professionnel de la fin du XVIIIe au milieu du XIXe siècle », in Grandes et petites mains de la beauté : production, entretien et distribution, 12-13 octobre 2017, Université Paris Est Créteil [non publié].

« Rencontres autour d’une baignoire : les intermédiaires au service de la construction d’une pratique intime du bain (première moitié du XIXe siècle) », in Petites et grandes rencontres du XIXe siècle, 19-20 juin 2019, Maison de la recherche, Paris [non publié].

– Mémoire de M1 : Les objets du corps, propreté et hygiène dans le Dijon des Lumières, sous la direction de Benoît Garnot (Université de Bourgogne).

– Mémoire de M2 : Perruques et parfums, les métiers du luxe corporel dans le Dijon des Lumières, sous la direction de Benoît Garnot (Université de Bourgogne).

Expertise scientifique

2017-2018. Consultante pour un épisode la série documentaire franco-allemande, Un jour à Paris, consacrée à une journée dans la vie d’un perruquier de 1775 ; Sigrun Laste, Jochen Ruderer, Arne Peisker, « Paris en 1775 » (S2, E2), Un jour à Paris, ARTE, 2019.