Marie-Laure
Archambault-Küch

Doctorante contractuelle à l’Université Lumière Lyon-2.

Doctorante associée à l’Institut français du Proche Orient (Ifpo), rattachée au Département des Études Arabes, Médiévales et Modernes (DÉAMM)

Projet de recherche : Le vestiaire de la nation. Lire les sociétés syriennes et libanaises au prisme des pratiques vestimentaires (fin XIX^e – milieu XX^e siècle)

La thèse vise à analyser les fonctions politiques et sociales du vêtement en Syrie et au Liban, de la période ottomane tardive à l’indépendance. En observant les représentations, les discours normatifs et les modes de consommation liés à l’habillement des classes moyennes et bourgeoises, il s’agit d’interroger les usages de ces groupes sociaux se réclamant de la modernité et revendiquant une part active dans la construction nationale. Les normes vestimentaires – et leurs transgressions – éclairent à la fois le rapport à l’espace public, les modes d’occupation de la rue et les nouveaux loisirs des classes urbaines.

Pour ce faire, des sources variées sont mobilisées : titres de presse, mais aussi photographies, rapports commerciaux, publicités et annuaires, documents produits par les autorités mandataires.

Outil de distinction sociale, le vêtement est aussi envisagé comme participant de la construction des normes de genre et de leurs évolutions. Brandies comme révélatrices des évolutions de la condition féminine, les pratiques vestimentaires jouent un rôle ambivalent dans les discours et les actions du mouvement de femmes syro-libanais. Enfin, la politisation du vêtement est considérée dans le cadre double des dominations extérieures, ottomane et française, et du processus de construction nationale. Mise en œuvre par des acteurs aussi bien gouvernementaux que culturels et civils, cette mobilisation politique du vêtement pose la question de la constitution d’un patrimoine vestimentaire : un vestiaire de la nation.