Vincent
Herbinet

La modernité remet en question la « civilisation paroissiale ». Les changements en termes spatiaux et institutionnels entrepris par l’Église catholique, notamment les diocèses, sont-ils de simples adaptations avec un discours renouvelé ou au contraire inaugurent-ils un processus de développement inscrit au cœur de nouveaux espaces de diffusion, avec en particulier avec l’impact grandissant de nouveaux acteurs communautaires à forte identité ? Les églises se vident partout en France, mais des communautés et des diocèses ont reconquis certains lieux pour en faire des piliers de nouvelles formes de pratique religieuse, condition possible de la survie non seulement de l’Institution mais aussi de la transmission de la foi. Quel est ce processus ? Est-il viable dans le temps? Avec quelles orientations? L’objectif fixé de nos recherches est d’inscrire la trajectoire historique du catholicisme contemporain (fin XXe-XXIe siècle)) dans le territoire (rural/urbain), avec le rôle du munus regendi épiscopal au prisme du fait communautaire, en étudiant notamment la « géocatholisation » des communautés et des fidèles dans une logique multiscalaire (diocèse, paroisse, haut lieu). Effacement inéluctable du catholicisme dans la société sécularisée ? Capacité à rebondir ? L’enjeu spatial est décisif au regard des ressources humaines. Faut-il sacrifier les positions héritées en termes de territorialité, c’est-à-dire le maillage paroissial dont la maille n’a cessé de s’élargir depuis trente ans ? Faut-il établir plutôt des polarités ordonnées autour des villes, et plus encore des grandes villes, aux propositions pastorales diversifiées, au risque de créer des déserts religieux ? Les questions demeurent et la problématique territoriale et communautaire reste aigüe.