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Au XIXe siècle, l’Europe enregistre à la fois une industrialisation vigoureuse et une urbanisation accélérée. La diffusion différenciée de ces processus accentue la diversité d’un monde urbain qui va des petites villes administratives ou des villes-marchés, fondement de la trame urbaine traditionnelle, aux nouveaux centres industriels et jusqu’à ce que l’on qualifie alors de ville-monstre : Londres.En ces temps de grandes mutations, de nouveaux savoirs et pouvoirs urbains s’élaborent, à des rythmes qui diffèrent d’ouest en est et du nord au sud. Parallèlement, la puissance européenne influence nombre de villes en dehors du vieux continent. L’Europe a exporté différents modèles métropolitains, en fonction des lieux et des époques : les modes de vie ou les manières de penser et de construire la ville ne sont pas les mêmes à Batavia ou à Delhi, à Buenos Aires, Freetown ou Manille.Le XXe siècle, en sa seconde moitié, n’a-t-il pas remis en cause, par les nouvelles différenciations de l’Europe urbaine (croissance au Sud, régime socialiste à l’Est), les principes de fonctionnement des villes européennes? Aujourd’hui, la mondialisation ne remet-elle pas en cause leurs configurations morphologiques et patrimoniales tout comme leurs solidarités sociales?