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Le parcours d’Ennemond Rabot d’Illins, catholique, moyenneur et politique, témoigne tant de la force agissante de l’éloquence que du rôle complexe et éclaté que purent jouer les parlementaires dans la crise qui secoua le royaume pendant les troubles de la Ligue : la déchirure, hier encore inconcevable, entre foi et devoir, justice et État. Une crise qui fut vécue dans les consciences de ces serviteurs de l’État, imprégnés de stoïcisme, comme une abominable tempête : une agression tant extérieure qu’intime, capable de briser les âmes les mieux trempées. D’où l’initiative, à la fois raisonnée et désespérée, d’un Rabot utopiste, qui décide de ne pas choisir en ne choisissant que l’unité, celle d’une cité idéale reposant sur la foi chrétienne et civique de ses plus ardents défenseurs. Signe des temps, le « port de salut » tant recherché par Rabot et ses semblables n’était plus ni dans la justice ni dans la foi, mais dans le triomphe sur la justice et sur la foi de l’idée de raison et d’État.