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Cet ouvrage rassemble un peu plus d’une quinzaine de contributions sur la place de l’enfant au cœur de la société européenne du XVIe au XVIIIe siècle. Prononcées à l’occasion d’un colloque tenu à Lyon en juin 2005, elles sont un hommage à Jean-Pierre Gutton autant qu’un état des problématiques actuelles sur la question de la petite enfance.Des orphelins sans refuge aux monarques en herbe, des vertueuses enfances de saints aux pauvres adolescences des villes, des marâtres sans cœur aux pieuses fondatrices d’œuvres, des prêtres soucieux de catéchèse aux médecins intéressés par la santé publique, tout un univers enfantin ou préoccupé de questions enfantines s’offre à l’analyse d’une identité sociale aux limites trop souvent insaisissables. L’enfance, conçue comme un temps de la vie, conçue également comme une manière d’être au monde sous le regard de l’adulte, se voit ici déclinée dans son rapport au catholicisme et à la maladie. Cette enfance est voie de salut par sa contemplation d’abord, grâce à sa personnification dans la Trinité ou dans la Sainte Famille. Elle l’est aussi par l’engagement dévot et sincère qu’elle présuppose, que ce soit dans l’assistance aux pauvres ou dans l’éducation. Pour tout cela, mais aussi en raison de sa fragilité irréductible face à un monde jugé souvent hostile, cette enfance est cause d’inquiétude et de combats. Que l’on considère ces jeunes chrétiens captifs en terre musulmane aussi bien que ces petites vies confrontées à des mises en nourrice systématiques ou aux assauts de la variole, l’adulte se montre au fil des siècles de plus en plus soucieux de protection, tant spirituelle que médicale. Cet ouvrage invite donc à suivre des itinéraires originaux et multiples mais qui, pour la plupart, mettent en scène des soucis similaires de protection et d’éducation, dans l’espoir de préparer l’enfance à l’entrée dans le monde des adultes. Consulter une recension en ligne : Revue d’histoire moderne et contemporaine