000

100

%

Les affiches féministes sont à l’image des mouvements qui les ont produites : hétéroclites, foisonnantes, utopiques. Elles n’ont pas été fabriquées par des partis ou des organisations centralisées et structurées, mais plutôt par des groupes pluriels, tantôt très structurés, tantôt très fluides. Leur production laisse davantage place à l’artisanat.L’objectif est d’abord de rendre visibles à la fois les femmes, leurs oppressions spécifiques ou leurs combats. Il s’agit aussi de convaincre de la légitimité de la revendication de l’égalité entre les sexes. Et comme il n’y a pas un féminisme, mais des féminismes qui s’expriment de façon coordonnée ou contradictoire à un moment donné et à travers l’histoire, cela conduit à une grande variété de styles et de messages.Pour autant, il est possible de repérer des continuités dans les thèmes abordés : la vie politique, le travail, la maternité et la famille, la colonisation et l’immigration, la création artistique et, enfin, l’institutionnalisation du féminisme.Ce sont eux qui structurent ce livre, pour une nouvelle lecture critique des divers courants qui ont vu le jour depuis un siècle.Bibia Pavard est agrégée et docteure en histoire, chercheuse associée au Centre d’histoire de Sciences Po.Michelle Zancarini-Fournel est professeure d’histoire contemporaine à l’université de Lyon-I, Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes, membre du comité de rédaction de la revue CLIO Histoire, femmes et sociétés.