000
100
%
La Réforme étant née en partie d’une critique des clercs aurait dû être prémunie du cléricalisme, d’autant qu’une de ses affirmations majeures est le principe du sacerdoce universel. Or on constate qu’il n’en est rien. Presque dès les origines, on note une critique contre le cléricalisme du corps pastoral, voire son sacerdotalisme – sa tendance à perpétuer les fonctions sacrées des prêtres. Par la suite, différents courants perpétuent cette critique, peut-être d’autant plus fortement que les Églises s’établissent et se cléricalisent réellement. La critique est encore plus vive si les pasteurs peuvent sembler trahir, par exemple quand ils quittent la France au moment de la Révocation. Elle est également forte quand de nouveaux mouvements prônent une intériorisation personnelle de la piété (on songe bien sûr au piétisme), ou dans les mouvements radicaux en butte à l’hostilité des Églises établies et de leurs clercs. Ces critiques ont-elles une unité ? Sont-elles dans le prolongement de la critique du cléricalisme de l’Église romaine, ou y a-t-il une spécificité protestante ? Une identification de type sociologique des pasteurs aux prêtres en serait-elle la source et colorerait-elle l’anticléricalisme protestant ? Le mythe de la Réforme comme » libre examen « , qui se développe au XVIIIe siècle, l’appel à la liberté de conscience jouent-ils un rôle dans ce processus ? C’est à répondre à ces questions que ce recueil tente de répondre, à travers les cas de la France, de l’Allemagne et des Provinces-Unies. Cet ouvrage inaugure la collection » Chrétiens et Sociétés. Documents et Mémoires » Consulter une recension en ligne : Revue d’histoire moderne et contemporaine Histoire, économie et société