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Si «un accident se présente deux fois de suite, il doit cesser d’être imprévoyable aux yeux d’une administration chargée de le prévenir» soulignait à la fin du XVIIIe siècle l’Encyclopédie. En écho à ce jugement, il s’agissait pour les participants réunis lors du colloque organisé à Grenoble du 22 au 24 mars 2001 par l’équipe HESOP d’étudier quand et comment le recours à l’État se substitua aux explications religieuses et à l’acceptation de la fatalité face aux différentes catastrophes, quand et comment furent édifiées des normes publiques et quelles furent les réactions face aux règles imposées.Avec l’État protecteur s’imposa également l’État Léviathan. Les chercheurs étaient invités à analyser, à travers la confrontation de différents niveaux de sources, les rivalités ayant pu (ou pouvant) exister entre les autorités centrales et les institutions locales. Le sujet engageait également à s’interroger sur le rôle des experts et le problème des responsabilités dans l’aménagement du territoire et des cartes de zonage, ainsi que sur le développement de la recherche sur les risques naturels dans les domaines des sciences de la nature et des sciences humaines.Précédées d’une introduction d’Emmanuel Le Roy Ladurie, les contributions ont été regroupées autour de quatre thèmes : Joseph Goy et Henri Rougier abordent la question de la conscience du risque ; René Favier, Denis Coeur, Emanuela Guidoboni, Nicolas Vassallo, Michel Barrué, l’organisation administrative des réponses publiques ; Philippe Leveau et Cécile Alinne, Emmanuel Garnier, Christian Pfister, Gérard Brugnot et Yves Cassayre, Luca Bonardi, Mircea Voiculescu les enjeux et choix de politiques d’aménagement ; Luigi Zanzi, Denis Lamarre, François Gillet et Claude Gilbert la place des risques naturels dans les débats scientifiques et politiques contemporains.Les textes de cette rencontre interdisciplinaire lors de laquelle, autour des historiens, se sont réunis géographes, juristes, politistes, sociologues, architectes, sont suivis de ceux d’une Table Ronde à laquelle ont participé, avec les chercheurs réunis lors du colloque, des responsables des services des ministères de l’Equipement et de l’Environnement, des élus et des autorités administratives au premier rang desquels le préfet de l’Isère.