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Autoroutes urbaines, marée pavillonnaire ou « grands ensembles » aux abords des agglomérations, usines nauséabondes, déchets toxiques, assèchement de zones humides, production d’électricité par l’énergie nucléaire : dans la seconde moitié du XXe siècle, les sociétés occidentales sont entrées dans une ère de grande accélération urbaine et de transformation technologique rapide, appuyée sur un mode de vie fortement consommateur d’espace et de ressources. Face à ces évolutions, des voix issues des mondes associatifs, syndicaux, politiques ou des sphères administratives et technocratiques se sont élevées pour contester cette lecture de la « modernité » et dénoncer ses inconvénients et effets nocifs qu’il fallait bien supporter, selon les discours dominants. Elles ont construit une action en faveur d’une meilleure attention à l’environnement et à la santé des populations, qui s’est développée au sein des mobilisations sociales et environnementales qui caractérisent les années 1970. Issus d’horizons divers, les acteurs et actrices de l’époque étudiée préparent la prise de conscience contemporaine sur l’écologie et les risques environnementaux et sur une transition des modes de production et de consommation de façon à les rendre plus respectueux de la santé des humains et des écosystèmes.Cet ouvrage est issu d’une enquête collective et pluridisciplinaire au long cours. Appuyé sur des études de cas inédites, ancrées principalement dans les territoires des agglomérations lyonnaise et grenobloise, il renouvelle l’histoire environnementale urbaine en défrichant de nouveaux chantiers de recherche de l’histoire de la France de l’après-guerre. Il met en lumière la longue histoire des projets de transition environnementale, et le paradoxe qui les fait coïncider avec des innovations destructrices pour les écosystèmes.