Ce livre revient sur les motivations, l’élaboration et les effets de la loi du 25 juillet 1919, dite loi Astier. Cette loi relative à l’organisation de l’enseignement technique industriel et commercial en France est souvent réduite à une simple date dans les chronologies de l’enseignement technique. Elle répond pourtant à des interrogations largement partagées et débattues depuis le début du XXe siècle, souvent résumées à une « crise de l’apprentissage » ; elle propose une réponse à la question, toujours d’actualité un siècle plus tard, des relations entre éducation et travail.Quatre décennies après la loi du 28 mars 1882 rendant l’instruction primaire obligatoire, la loi Astier introduit une nouvelle obligation : celle, pour les jeunes garçons et filles de moins de 18 ans déjà employés dans le commerce ou dans l’industrie, de suivre des cours professionnels. L’approche privilégiée dans cet ouvrage consiste à comprendre cette étape oubliée d’une massification scolaire qui, sans atteindre véritablement cet objectif ambitieux de la formation pour toutes et pour tous, se révèle pionnière, par la conception égalitaire de la nécessité de la formation pour les filles et pour les garçons qui la sous-tend comme par la manière dont différents acteurs, à commencer par les entreprises, s’emparent de cette loi. La préparation et les répercussions de la loi Astier en font une loi pour le XXe siècle, l’une des seules, en France, dédiée à ce domaine trop souvent méconnu de l’enseignement technique.