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L’auteure poursuit avec volonté, vérité et force, l’histoire des Juifs de Lyon mais aussi dans toute la région. Sa démarche historique nous donne ainsi plus précisément une photographie du comportement, de la lâcheté, de l’avidité de spoliation et d’anéantissement de toute une frange de notre société collaborationniste et surtout une attitude nauséeuse antijuive. Là sont décrits l’insupportable soumission et son propre intérêt d’un pouvoir vendu aux occupants. Les nazis et bon nombre de collaborateurs s’illustreront par l’horreur et leur perfectionnisme à exterminer ces êtres humains, enfants, femmes, vieillards, hommes, une part entière de France. Après les avoir dépouillés, pillés, spoliés, torturés, insultés, assassinés, avant qu’ils soient, dans des conditions inqualifiables, amenés dans les camps vers leur extermination. Et cette année 1943, à Lyon principalement en cette capitale de la résistance, le 9 février, jour de consultation médicale pour les réfugiés et les immigrés et jour de distribution d’aides, Klaus Barbie orchestra, en fin de matinée, la rafle des bureaux de l’UGIF, 12, rue Sainte-Catherine. La descente allemande, rapide et violente, laissa place à une « souricière » qui dura jusqu’au soir et qui fut la plus importante rafle de Juifs par la Gestapo dans la cité des Gaules.
Cet ouvrage pourrait simplement, terriblement, atrocement être, sinon résumé, qualifié, narré, honoré par cette inscription citée dans ces pages par Sylvie Altar : « À la mémoire des Juifs raflés par la Gestapo le 9 février 1943 dans les locaux de la Fédération des Sociétés juives de France et du Comité d’assistance aux Réfugiés, 12 rue Sainte-Catherine, Lyon 1er : 86 personnes furent arrêtées, 80 furent déportées dont seulement 3 survécurent ». Et restant une pierre au supplice de ces hommes et ces femmes et gravant à toujours pour nos mémoires l’innommable. Cette « Rafle, 9 février 1943, rue Sainte-Catherine » sera retenu comme un des chefs d’inculpation de crime contre l’humanité contre Klaus Barbie en 1987 dans un procès qui marquera notre conscience et fera acte à notre mémoire, et restera comme ces pages l’anatomie de l’imprescriptible.