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Présentation

Dans le projet RARETES, le risque avalanche est considéré comme un objet construit socialement et inscrit territorialement à l’intersection de trois composantes: géophysique, éco-environnementale et sociétale. L’objectif est de mettre en évidence, comprendre et quantifier ses évolutions sur le «temps long», sur des territoires représentatifs, en tant que révélateur sensible des évolutions du système entier, en particulier des interactions et rétroactions entre chaque couple de composantes.

L’analyse porte sur les quatre derniers siècles de manière à intégrer différents états des composantes du système étudié : (I) composante climatique, Petit Age Glaciaire, vs réchauffement actuel, (II) composante écosystémique; exploitation puis abandon relatif de l’agro-sylvo-pastoralisme, (III) composante sociale: optimum, déclin, modeste reprise démographique puis développement touristique récent. Afin d’atteindre cet objectif global, RARETES s’attaque à des verrous scientifiques propres à chacune de ses composantes, par exemple la dendrogéomorphologie sur peuplements mixtes avec part importante de feuillus. Néanmoins, l’idée est bien de tenter d’apporter des réponses à des questions transversales que seule la transdisciplinarité permet d’aborder, tant du point de vue de l’analyse et de l’interprétation qualitative que de la quantification via la modélisation statistique.

On cherche en particulier à déterminer I) comment le risque avalanche a évolué sur le temps long dans les zones étudiées, à la fois dans la réalité mais aussi dans la manière dont il émerge ou non dans le champ social, et, II) ce que l’on peut en déduire concernant les évolutions des interactions entre les différentes composantes du système: phénomène et société (nature et exposition des enjeux, mais aussi perceptions et représentations), géophysique et écosystèmes (interactions / rétroactions complexes entre climat, intensité des phénomènes et distribution des espèces végétales notamment forestières), et écosystèmes et société (usage des sols, en particulier au travers du pastoralisme et de l’exploitation forestière, dont l’utilisation des débris forestiers dus aux avalanches comme bois de chauffe mais aussi les usages multiples des territoires par des sociétés qui n’ont cessé de connaître des mobilités géographiques et des transformations au cours des périodes envisagées). De ce fait, RARETES se place au cœur de sujets actuels tels que : changements climatiques et globaux, adaptations sociétales aux risques naturels et, dans une moindre mesure, écologie territoriale.