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Vue sur le hameau en ruines de Valchevrière dans le Vercors

ANR CE27 – Culture, créations, patrimoine

Descriptif :

RUINES s’intéresse aux usages politiques et sociaux des ruines de guerre du XVe siècle à jours, comme moteur et symptôme d’un régime d’historicité caractérisé par la construction d’événements guerriers en repères d’une contemporanéité essentiellement catastrophique et traumatique. L’hypothèse centrale est que la relation qu’établissent les sociétés aux vestiges de guerre dit quelque chose de leur mode de relation au passé. L’originalité de cette approche réside dans sa focalisation sur des cas à grande ou moyenne échelle qui permet de saisir finement l’impact des ruines sur la société. L’étude permettra in fine de mesurer la valeur heuristique de la notion de « paysage de guerre » avancée.

Il comprend 4 axes :

  1. Le vécu quotidien des ruines
  2. Les usages politiques de la reconstruction
  3. La patrimonialisation et le tourisme de guerre
  4. Les humanités numériques

Il réunit quatre laboratoires français : IRHiS (UMR Université de Lille/CNRS), LARHRA (UMR Université de Grenoble/CNRS), HisTéMé (EA Université de Caen) et CRIHAM (EA Universités de Limoges et Poitiers). Il est associé à plusieurs établissements culturels : le Centre de la Mémoire à Oradour-sur-Glane, le Mémorial de Caen et de Falaise, l’Historia de Péronne, Le musée de Vaissieux, l’École du Louvre. Il est également associé à 6 équipes de recherche étrangères (Espagne, Italie, Belgique, Allemagne, Pologne, Royaume-Uni). Le groupe est composé de 35 chercheurs issus de nombreuses disciplines : histoire, histoire de l’art, géographie, archéologie, littérature, architecture, anthropologie et psychologie.

Il est porté par la MESHS (Maison européenne des sciences humaines et sociales, Lille) et l’IRHiS.

Méthode :

Un corpus précis est défini sur la base de quatre cas d’étude : les Hauts-de-France, les Alpes, la Normandie et le Centre Ouest. Ces quatre cas permettent de dresser une base de données exhaustive de nature bibliographique, iconographique, documentaire, musicale et cartographique. Cette base de données exhaustive permet une étude comparatiste afin d’évaluer la part du local dans les rapports sociaux aux ruines. Il évaluera enfin l’internationalisation des mémoires. À travers ces cas, il s’agit de dégager les contours d’une histoire transnationale des mémoires de guerre qui dessine une globalisation précoce des rapports au passé.  

Public visé :

RUINES considère que les activités de dissémination sont essentielles dans l’optique d’une science participative et inclusive mais aussi du développement économique local. L’expérience prend en compte quatre terrains d’expérimentation (Oradour en lien avec le CMO, Falaise qui dépend du Mémorial de Caen, Arras en lien avec le SI, Vaissieux). Elle propose de créer des circuits de visite de ruines de guerre appuyés sur un outil numérique innovant permettant de visualiser in situ des images d’époque et de lire des commentaires : Ici-Avant. L’application réservera au visiteur la possibilité d’une production de contenu via la participation à la collecte documentaire. Cette expérience permettra in fine l’étude des pratiques informationnelles et culturelles induites par l’usage du numérique en matière patrimoniale, afin d’établir un outil utile à la définition des politiques publiques.