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à Munich, Ludwig-Maximilians-Universität
intervenants : Bernard Hours, Sylvio De Franceschi (EPHE), Franz Xaver Bischof (Ludwig-Maximilians-Universität, Munich)

Présentation

La quatrième journée d’études consacrée par l’équipe RESEA du LARHRA à l’antiromanisme catholique des temps posttridentins va poursuivre la réflexion déjà entamée sur l’expression de sentiments antiromains dans l’historiographie catholique. À l’époque moderne, le développement d’une historiographie ecclésiastique antiromaine au sein du catholicisme a d’emblée été tributaire de deux grands modèles élaborés dans la deuxième moitié du xvie siècle et qui s’inséraient dans le débat entre catholiques et protestants. De 1559 à 1574 paraissent à Bâle les treize centuries de l’Ecclesiastica historia, dites Centuries de Magdebourg. Très imposante, l’œuvre propose une version luthérienne de l’histoire du christianisme. Après la conclusion du concile de Trente, la papauté s’est rapidement préoccupée de faire répondre aux centuriateurs de Magdebourg. En publiant ses Disputationes de controuersiis christianæ fidei (1586-1593), Robert Bellarmin s’est chargé de réfuter les arguments théologiques que les Centuries de Magdebourg avaient développés, tandis que son collègue Cesare Baronio, plus connu sous le nom latinisé de Baronius, faisait paraître à Rome, entre 1588 et 1607, les douze volumes de ses Annales ecclesiastici, qui se faisaient fort d’anéantir par leur érudition la validité des analyses historiques des protestants. À la fin du XVIe siècle, l’historiographie ecclésiastique européenne est clairement le lieu d’affrontements confessionnels dont on va retrouver la trace proprement historiographique jusqu’au XIXe siècle. L’écriture de l’histoire devient pour les catholiques un domaine de choix où manifester leur opposition à Rome et aux prétentions ecclésiales et temporelles du Saint-Siège. Les différentes communications devraient permettre de mettre en lumière les racines gallicanes et plus largement régalistes du libéralisme contemporain, sourde transformation par laquelle l’historiographie de l’Église a longtemps été travaillée en France, en Espagne, en Italie et en Allemagne

Programme :

Paolo Broggio (Rome III), « L’Historia pontifical y cathólica de Gonzalo de Illescas: une histoire espagnole des papes à l’épreuve de la censure romaine (1553-1593) ».

Pierre-Jean Souriac (Lyon 3), « Les échos de l’affaire Jean Tanquerel ».

Frédéric Gabriel (CNRS), « Ce que Rome fait à la papauté : structures et accidents dans le Traité politique des différends ecclésiastiques de Louis Machon (1643-1648) ».

Bernard Hours (Lyon 3), « La première querelle de l’Histoire ecclésiastique (1726-1737) : fausse primauté du pape et vraie constitution de l’Église ».

Sylvain Milbach (Chambéry), « Lamennais et la réinvention de la romanité à l’aube de la période contemporaine ».

Sylvio De Franceschi (EPHE), « René-François Guettée face à ses censeurs : les erreurs de l’Histoire de l’Église de France (1847-1856) ».

Franz Xaver Bischof (Munich), « Autour de Döllinger : un antiromanisme historiographique en Allemagne ».

Christian Sorrel (Lyon 2), « L’impossible biographie d’un libéral à l’heure du triomphe ultramontain : la Vie de Mgr Landriot, archevêque de Reims (1816-1874), par Mgr Lacroix et l’abbé Houtin ».