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Journées d’études dans le cadre de l’ANR SYSPOE (Systèmes policiers Européens XVIIIe – XIXe siècle)
Comité scientifique : Emmanuel Blanchard (Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, CESDIP), Vincent Denis (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, IHMC), Anne-Marie Granet-Abisset (UPMF, LARHRA), Aurélien Lignereux (IEPG, LARHRA), Jean-Noël Luc (Paris-Sorbonne, CH XIXe siècle)
Comité d’organisation : Aurélien Lignereux, Amina Quashie
Lieu : MSH Alpes, Grenoble
Police et montagne : voilà bien deux termes qu’il n’est pas d’usage de combiner. Sans doute la ville est-elle le cadre originel et essentiel de l’implantation et des activités de la police mais négliger les formes de surveillance qui s’exercent à la montagne ou réduire cette dernière, au mieux, à un espace à policer, à une terre de mission dans l’optique d’un processus de civilisation, n’est-ce pas laisser le champ libre aux prénotions ou aux seules représentations ? N’estce pas aussi entretenir une conception univoque de la police à rebours des renouvellements historiographiques ?
L’essor de l’histoire de la gendarmerie ou encore la mise en avant des différents styles d’exercice policier (policing) et l’idée de polices plurielles (plural policing), incluant des modes de contrôle informels et des acteurs non institutionnels, incitent désormais à soumettre les questions de l’ordre, de la sécurité et des secours en montagne à ces nouvelles grilles d’analyse.
Par les densités humaines, les contraintes du relief et du climat, les rythmes saisonniers tranchés qui les caractérisent, les milieux montagnards – tels que les définissent les géographes ou réputés tels par les contemporains -, mettent assurément à l’épreuve les dispositifs généraux de police. De quelles manières cette spécificité a-t-elle été prise en compte en matière d’investissement des territoires et de gestion de l’ordre ?
Loin de s’apparenter à quelque hétéropie, close sur elle-même et fermée aux tutelles extérieures, la montagne constitue plutôt un terreau d’innovations pour les polices en termes de professionnalisation et de spécialisation ainsi qu’un test pour la coopération entre les différents acteurs des systèmes policiers.