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vendredi 11 et samedi 12 juin 2010, Lyon, Musée des Tissus et des Arts décoratifs,
Colloque international organisé par l’équipe « Art, imaginaire, société » du Laboratoire de Recherche historique Rhône-Alpes à Lyon (LARHRA – CNRS UMR 5190), l’Équipe d’accueil et de recherche en Histoire de l’art – Centre François-Georges Pariset de l’université Michel de Montaigne – Bordeaux 3 (EA 538) et l’Institut national d’histoire de l’art, avec le soutien des musées des Tissus et des Arts décoratifs, Lyon, et de la galerie Chevalier, Paris.
Dans quelles circonstances et pour quelles raisons la tapisserie fut-elle choisie comme support du portrait ? Cette question centrale du colloque incite à préciser les spécificités du résultat tissé par rapport aux autres modalités du portrait. Comment les commanditaires, les artistes et les artisans, qui entretinrent le prestige de tapisserie avec leur argent et leur talent, répondirent-ils à l’attente croissante d’un art du portrait qui au cours du XVIe siècle supplanta un « art de mémoire » et ses figures-types ? Si la tension entre les traditions décoratives du support tissé et l’attrait du nouvel illusionnisme pictural a retenu l’attention des chercheurs, peu d’études ont été consacrées à celle créée par l’exigence croissante de vraisemblance physionomique. Ces portraits dans les tapisseries, qui témoignent de l’avènement d’un sens nouveau de l’histoire, furent-ils simplement un des sous-produits de l’essor du portrait historique assuré par la gravure et de la scène historique assurée par la peinture ?
L’abondance de personnages identifiés dans les tentures se comprend : l’aura du portrait se trouvait amplifié par l’aura de la tapisserie. Dans la suite des thèmes abordés par Wolfgang Brassat dans sa thèse, Tapisserien und Politik (1989, publiée en 1992), le colloque a pour ambition de préciser les usages et les fonctions des pièces comprenant des portraits. Cela demande un travail préalable de documentation propre à chaque cas : de qui s’agit-il et est-ce bien un portrait, réalisé suivant quel procédé, d’après quel modèle, conformément à quel type iconographique ? Chaque réponse soulève une question de méthode. Quels sont donc les critères qui permettent de déterminer si l’on est devant un portrait ou non ? Quel est le rôle visuel des inscriptions, des cartels et des armoiries et que signifie leur absence ? Le goût pour le portrait tissé fut-il constant et répandu au point d’en faire une catégorie ou un genre, comme en peinture ? Cette dernière question renvoie à des cas aussi différents que les tentures dynastiques au XVIe siècle et les « portraits tissés » aux XVIIIe et XIXe siècles.

Inscriptions : Sabrina.Semiao@u-bordeaux3.fr

Contacts :
Pascal-François Bertrand, professeur d’histoire de l’art moderne, université Michel de Montaigne – Bordeaux 3 : pascal.bertand@u-bordeaux3.fr

Philippe Bordes, directeur du département des Études et de la Recherche, INHA, professeur d’histoire de l’art, université Lumière Lyon 2 : philippe.bordes@inha.fr