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Suite au premier volet du séminaire ArtIS 2021, nous souhaitons poursuivre nos réflexions portant sur l’intégration d’une pensée spatiale critique et la prise en compte des données géographiques dans la révision des outils méthodologiques en histoire de l’art. Cette seconde année de séminaire portera plus spécifiquement sur la discipline historique de l’art à ses frontières, avec l’apport des autres sciences humaines et l’importance de l’interdisciplinarité dans le décloisonnement des réflexions critiques. Les grandes lignes de réflexion portées par le premier volet se poursuivront dans un dialogue étroit avec les études culturelles et visuelles, l’esthétique, l’histoire contemporaine, les sciences politiques, ainsi que la géographie, les approches cartographiques et les humanités numériques.
L’importance d’une réflexion horizontale et transculturelle qui mette l’accent sur les échanges transnationaux s’est affirmée depuis plusieurs décennies à travers l’étude des rencontres culturelles, des mobilités et des processus circulatoires, tant à l’échelle globale que locale. Il s’agit de redéfinir la position du chercheur dans son rapport aux centres artistiques internationaux occidentaux, mais aussi à travers la remise en question des échelles de valeurs. Interroger les transferts culturels et les processus circulatoires et transformateurs oblige à inscrire l’art et son histoire au-delà des frontières nationales, culturelles et idéologiques. Cette édition 2022 de séminaire d’ArtIS entend poursuivre la réflexion sur les conditions, les hypothèses et les résultats à partir desquels l’histoire de l’art et ses multiples acteurs ont pensé l’espace et le lieu, tout au long des époques modernes et contemporaines.
De quelles façons les différents acteurs impliqués dans l’étude de l’histoire de l’art ont-ils problématisé et contesté les modèles autoritaires de la cartographie traditionnelle ? Comment ces nouvelles conceptualisations de l’espace ont-elles transformé les discours portant sur les artistes, les périodes et les objets étudiés ? Quelles méthodologies sont mises à disposition pour cartographier le champ artistique ? Quelles limites posent-elles ? En partant de la contribution du champ artistique à la compréhension de la production de l’espace, de quelle façon la culture artistique et visuelle matérialise-t-elle l’espace découpé par des subjectivités et des identités multiples, des expériences individuelles et collectives ? De quelle façon l’étude spatiale dialogue-t-elle avec le temps, le genre ou la race dans les pratiques artistiques, esthétiques et critiques ?
Programme 2021-2022 (séances en présence sur site et retransmis sur zoom)
Mercredi 11 mai – 17h00 – 19h30
Université Grenoble Alpes, Salle séminaire 2ème étage de la MSH Alpes et Visio sur zoom
L’histoire de l’art à l’épreuve des cartes
Séance modérée par Paula Barreiro López (Université Grenoble Alpes – LARHRA)
Catherine Dossin (Purdue University, USA) The Franco-American Relations through the Cartographical Lens
Sandra Sáenz López (Universidad Autónoma de Madrid) The Uses of Maps in the Middle Ages and Early Modern Period
Lien zoom : https://univ-grenoble-alpes-fr.zoom.us/j/97034173988?pwd=VENnN1dFajRtMnAxbGpmaDl3NVM0QT09
Illustration: Monde dans une tête de fou, vers 1590. Gravure aquarellée, 36 x 48 cm
BnF, département des Cartes et Plans, CPL GE DD-2987 (64) (RES)
© Bibliothèque nationale de France