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organisée par  Monica Martinat (Université Lumière Lyon2 – LARHRA) et Paolo Silvestri (Université de Catane) à la MSH LSE – salle Berty Albrecht

 

La parabole biblique de l’« ouvrier de la dernière heure » est une métaphore du royaume des cieux, dans lequel « les derniers seront les premiers ». Pourtant, pour affirmer ce principe-clé du christianisme, l’auteur utilise une situation très particulière qui investit un domaine central et très terrestre : celui des rapports de travail – entre le propriétaire et ses ouvriers, et des ouvriers entre eux.

L’« injustice » du maître reposerait sur le fait de payer la même somme pour des prestations de travail de durée très différente – ce à quoi les ouvriers réagissent explicitant le ressenti d’injustice qui les traverse. La réponse est sans appel : le travail a été négocié individuellement entre le maître et chacun des ouvriers.

Cette parabole renvoie à des situations courantes de la régulation – ou de la non-régulation – du travail et des salaires, en faisant entrer dans le raisonnement et dans le calcul des éléments normalement étrangers aux calculs de la valeur. Elle introduit quelque chose qui échappe à la justice impersonnelle pour établir une justice très particulière, basée sur le rapport/contrat individuel, dans lequel les marges d’action en dehors de la justice impersonnelle sont importants. Quelles sont ces marges ? comment les pense-t-on ? de quoi sont-elles faites ? à quelle justice des échanges et des relations de travail nous permettent-elles de penser ?

Notre table ronde voudrait partir de la parabole biblique pour la commenter du point de vue de ce qu’elle nous dit de la sphère économique et des justices qui l’informent à travers le temps, conscients que l’analyse de cette sphère renvoie à celle de la société tout entière.

Les lectures économiques seront confrontées avec les lectures théologiques, philosophiques et juridiques, afin de dégager des lignes de force pour une publication collective et une poursuite de l’enquête associant aussi des cas historiques concrets.