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Journées d’étude interdisciplinaires organisées par Nicolas Canova, MCF en géographie, ENSAPL, Lille et Emmanuel Falguières, doctorant en histoire, Larhra, Lyon

L’ouvrage Spectres de Marx, de Jacques Derrida (1993), a largement contribué à la diffusion du mot-concept d’« hantologie ». Ce rapprochement tant intellectuel, que matériel, de la notion de trace avec celle de fantôme, intéresse de nombreux champs culturels et académiques. Dans cette logique, le revenant est une figure majeure du passé dans le futur, ou plutôt : il est le sujet d’un verbe au futur antérieur, permettant de conjuguer sur un mode hors du commun, les faits et gestes d’individus n’ayant pourtant pas vécu à la même époque.

    La collusion entre la trace et le fantôme qui a retenu ici notre attention, est celle qui s’opère dans l’un des espaces les plus intimes des vivants, à savoir leur maison. Pour l’enquêteur à la recherche d’une scientificité des phénomènes d’apparition, la maison hantée peut donc être considérée comme une scène.

C’est dans une logique interdisciplinaire que nous proposons cette journée d’étude. Parmi tous les axes retenus, il nous parait essentiel d’en souligner un : la question des maisons hantées ne se pose que lorsqu’elle est articulée à celle du phénomène. Naturel ou surnaturel, il a lieu dans la maison hantée. C’est lui qui est perçu, discuté, nié, moqué, fantasmé, imaginé, revendiqué, recherché, fui. Phénoménales, les histoires de maisons hantées le sont nécessairement, et à défaut, elles disparaissent en se vidant de leur substance. Il s’agit donc, toujours, de phénoménologie, et afin de ne jamais perdre la trace des phénomènes, nous résumerons cet axe transversal à la question suivante, naïve et ouverte : Que se passe-t-il dans une maison hantée ?

Programme :

Jeudi 26 septembre

  • 13h30 – Accueil
  • 14h – Propos introductifs
  • 14h15 – « Le spectre du lieu : hanter l’espace habité à l’âge moderne (XVIe–XVIIe siècle) », Caroline Callard, Directrice d’études à l’EHESS, Centre d’études en Sciences sociales du religieux
  • 15h – « Dom Calmet et les maisons hantées », Philippe Martin, PR Histoire moderne, Université́ Lyon 2, LARHRA
  • 15h45 – « Un quartier hanté. Fantômes, tombeaux et toponymie à Madagascar », Olivia Legrip-Randriambelo, UCLy, ISERL/LARHRA
  • 16h30 – Pause (15 min)
  • 16h45– « La maison hantée comme histoire de famille : réflexion psychodynamique », Marion Hendrickx, Médecin psychiatre, docteure en sociologie, GHICL – MCU en psychiatrie, FMMS Lille
  • 17h30 – « Bhut basne. Maisons hantées et présences fantomatiques dans l’imaginaire urbain de la vallée de Kathmandu », Fabio Armand, MCF en psychologie, linguistique, anthropologie, sciences de l’éducation, Université́ catholique de Lyon, Institut Pierre Gardette, Composante « Discours, aspects culturels et religieux »
  • 18h15 – « Géographie hantée en Drôme-Ardèche »Nicolas Canova, MCF en géographie à l’NESAP de Lille, LACTH et Emmanuel Falguières, doctorant au LARHRA


Vendredi 27 septembre

  • 8h30 – Accueil
  • 9h – « Anthropologie du poltergeist », Grégory Delaplace, Directeur d’études à l’EPHE, Groupe Sociétés Religions Laïcités
  • 9h45 – « La « Maison du diable »  de Valence-en-Brie. Un cas de hantise entre sciences occultes et sciences criminelles autour de 1900 » Philippe Baudouin, MCF en histoire des médias, IUT de Cachan
  • 10h30 – Pause (15 min)
  • 10h45 – « Les pratiques de géobiologie, des pratiques de soin de l’invisible au service d’une spiritualité terrestre », Claire Revol, Docteure en philosophie, MCF à l’Institut d’Urbanisme et de Géographie Alpine, Université Grenoble-Alpes, laboratoire Pacte
  • 11h30 – « L’imaginaire de la hantise au XIXe siècle : de la maison hantée à la maison à hanter » Stéphanie Sauget, PR histoire contemporaine, Université́ de Tours, CeTHIS 
  • 12h15 – Conclusions