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Le lendemain de son élection à la présidence de la République, le maréchal de Mac-Mahon définit la politique de son nouveau ministère : « Avec l’aide de Dieu, le dévouement de notre armée…, l’appui de tous les honnêtes gens, nous continuerons l’œuvre de libération de notre territoire et du rétablissement de l’ordre moral dans notre pays » (25 mai 1873).  Une fois consommées la défaite de Sedan (1870) et la Semaine Sanglante de la Commune de Paris (1871), cette formule restera associée à un temps de coalition des droites qui oscille entre restauration monarchique, société chrétienne et conservatisme social. Ce temps de « l’ordre moral » marquera durablement l’histoire de la France contemporaine et ses cultures politiques. Il en constituera un point de ralliement pour les uns comme un repoussoir pour les autres. Si la chronologie des faits et des combinaisons ministérielles demeure connue, l’historiographie de ce moment politique et religieux, vite évoqué, souvent décrié, mérite désormais une attention particulière de la communauté historienne, 150 ans plus tard. C’est en particulier, sous l’angle de deux volets, l’histoire politique et l’histoire religieuse, que peuvent se déployer de nouvelles approches permettant de mieux appréhender des cultures, des réseaux et des mémoires, forgés entre 1873 et 1877. Celles-ci permettront de contribuer au renouvellement de l’histoire des droites françaises autour de réflexions portant sur le royalisme, le catholicisme et le conservatisme qui caractérisent encore aujourd’hui le paysage politique national.