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L’art et la matière : méthodes, pratiques et perspectives : séminaire organisé par Alice Ensabella et Marlen Schneider 2023-2024

1er décembre 2023 – 13h30-15h30

Satire et materialité, Lyon, salle Bollier (MSH) et en ligne

Séance coordonnée par Laurent Baridon (Université Lyon 2-LARHRA)

  • –  Philippe Kaenel (Professeur associé, Faculté des Lettres, Histoire de l’art, Universitéde Lausanne) : La sculpture pour rire
  • –  Dominic Hardy (Professeur, département d’histoire de l’art, Université du Québec àMontréal ) : William Kentridge : matérialité satirique? 

Lien zoom : https://univ-grenoble-alpes-fr.zoom.us/j/93978090781?pwd=MFNWWTZra05DK1Q0aE1WS1lNME1ndz09

À l’heure de l’omniprésence du visuel assurée par les nouveaux médias et les évolutions technologiques, il est peu surprenant d’observer une tendance manifeste au sein des sciences humaines et sociales à renforcer l’étude de la culture matérielle. Déjà théorisées et largement répandues parmi les sociologues, les anthropologues et les archéologues, les material culture studies occupent une place importante dans une société qui privilégie l’image virtuelle à l’objet physique. Les historiens de l’art ont aussi commencé à intégrer l’étude de la matérialité dans leurs approches méthodologiques, sans que les conséquences sur la discipline aient vraiment été évaluées. Au-delà des approches iconographiques et formalistes traditionnelles, ou des Bildwissenschaften plus récentes (qui proposent une analyse d’images et pas d’objets), l’histoire de l’art s’interroge de plus en plus sur les enjeux de la matérialité des oeuvres et en découvre son potentiel heuristique.

Le séminaire ArtIS 2023-2024 consacré à “L’art et la matière” propose d’engager une réflexion sur la place qu’occupe la matérialité dans l’étude des objets et de leurs significations. En privilégiant l’interdisciplinarité et la diversité des approches théoriques, le tournant matériel de l’art invite à repenser les canons et les hiérarchies artistiques, les usages sociaux et le statut des objets. Il s’agit de dépasser une histoire de l’art trop concentrée sur le champ visuel et de considérer les différentes formes de sensualité que la matérialité (ou l’immatérialité) des objets peuvent impliquer : sons, textures, poids, format, odeurs etc. peuvent ainsi être pris en compte pour une meilleure compréhension de la production et de la réception des oeuvres. Ainsi, la lecture des objets se trouve être enrichie de manière considérable, car la matière en elle-même est reconnue comme porteuse de sens.

De quelle manière se sont construites les études matérielles de l’art en relation avec l’approche anthropologique de la culture matérielle liée à l’histoire des techniques ? Comment les artistes et les discours sur l’art se sont emparés de la matière souvent jugée contraignante, pour en libérer tout son potentiel sensuel, poétique et symbolique ? Quel rôle joue la matière, ses transformations physiques et métaphoriques, dans le statut toujours en évolution de l’oeuvre d’art et de son rapport aux objets qu’elle représente, voire qu’elle incorpore ? Quelles connaissances les nouvelles technologies permettentelles d’obtenir dans l’étude approfondie des matériaux anciens et récents ? L’attention portée à la matérialité de l’art permettra d’approfondir le dialogue entre chercheurs universitaires et conservateurs de musées, confrontés davantage aux enjeux matériels des objets. Ces échanges porteront sur les périodes modernes et contemporaines, donnant l’occasion de spécifier des approches historiographiques propres aux objets d’études de ces périodes historiques.

Pour le programme de l’année, se reporter à la page des séminaires.