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Un périodique :

le Bulletin du Centre d’histoire économique et sociale de la région lyonnaise (1968/1-1989/3-4 ; 74 fascicules + 1 fascicule de table (Index auteurs, matières et géographique 1968-1975, hors-série 1976) puis Bulletin du Centre Pierre Léon (1992/1-1999/3-4 ; 19 fascicules)

NOTICE

Le Bulletin a été fondé en 1968 sous l’égide du Centre d’histoire économique et sociale de la région lyonnaise, qui a alors statut de centre de recherche de la Faculté de Lettres et sciences humaines de l’Université de Lyon puis de l’Université Lyon 2 (1973) et, à partir de 1974, de laboratoire associé au CNRS1. Il a vocation d’étudier, au prisme de l’histoire économique et sociale, « le complexe le plus original de notre pays, qui se prénomme « région lyonnaise » », « délimité par les Alpes, la bordure orientale du Massif Central, la Bresse et les plaines du Comtat. »2

Présentation matérielle

La collection compte 94 fascicules, publiés à raison d’un volume trimestriel de 1969 à 1980, elle inclut ensuite régulièrement des numéros doubles, jusqu’à 1989. Après une interruption de deux années, la publication reprend en 1992, à raison de trois livraisons annuelles (deux volumes et un double) jusqu’en 1995, puis de livraisons semestrielles de 1996 à 1998.

Édités à l’origine en format 22 x 27 cm à couverture cartonnée ocre puis grise, les fascicules, à partir de 1972, paraissent en 16 x 22,3 cm, couverture cartonnée grise puis rouge (1973) ; enfin, à partir de 1992, en 16,8 x 23,8 cm, couverture pelliculée gris clair frappée du logo du Centre Pierre Léon. L’ensemble des fascicules présente une reliure collée. Le nombre de pages varie d’une vingtaine pour les premières livraisons à 70 pages en moyenne, voire plus pour les livraisons publiant des communications de tables-rondes ou de journées d’étude.

Les premiers fascicules du Bulletin ne présentent pas de charte graphique établie, le chapitrage est hétérogène, vraisemblablement laissé à la discrétion des auteurs, complexe pour certaines contributions affichant cinq niveaux de titres, mêlant chiffres romains, arabes et alphabet majuscule, minuscule, puis au fil de l’actualisation du matériel de saisie, caractères droits, gras et italiques. Les plans, cartes, graphiques et parfois tableaux sont majoritairement manuscrits jusqu’aux livraisons du milieu des années 1970. Les textes sont composés sur une machine à écrire conventionnelle jusqu’au premier volume de 1971, le Centre s’est alors équipé d’une machine de type Varityper (à espacement variable) qui permet une saisie de qualité typographique, sans toutefois d’option de justification des textes, relevé à partir du numéro 1979/4. Les notes des contributions figurent en fin de texte jusqu’à la livraison 1986/3-4, où elles apparaissent en bas de page ; les deux dispositifs cohabitent jusqu’au numéro 1989/3-4. La mise en page est ensuite refondue et les notes sont situées en marge des textes. Les tableaux, graphiques et cartes sont majoritairement reproduits en fin de contribution.

Le Bulletin a été initialement imprimé en offset3 au Centre même : « Pierre Léon crée un atelier de publications » et « donne tous ses soins à doter le centre de ce qui est sa grande force : un personnel dont le dévouement à Monsieur Léon n’a d’équivalent que dans la manière dont il savait l’associer à son œuvre dans la vie de tous les jours4. » L’atelier imprimait parallèlement les publications de chercheurs du Centre5, voire des actes de colloques6 et des outils de recherche7. En 1974, le Bulletin est tiré à 600 exemplaires8.

La langue de publication du Bulletin est le français, cependant il est probable que certaines contributions aient été traduites depuis leur langue d’origine ; l’identité du traducteur ou de la traductrice est mentionné pour la première fois en 1996 : le texte de Daniela Cagliotti : « Petites bourgeoisies napolitaines du XIXe siècle. Mobilités géographiques et sociales » crédite l’auteure de la traduction Judith Revel, italianiste et philosophe9 ; par la suite, les traducteur ou traductrice seront systématiquement crédité.e.s. Le premier article publié en anglais : « Lower middle class mobility in England, 1839-1914 » par Andrew Miles apparaît dans la même livraison10.

Contenu et évolution

Dans la première livraison datée de décembre 1968, Pierre Léon, alors co-directeur du Centre11, définit les objectifs du Bulletin :
[…] c’est dans un esprit de collaboration et d’espoir que nous tendons une main généreuse à tous, centres, instituts et chercheurs individuels qui, en France et à l’étranger, accepteront de collaborer avec nous, par un échange réciproque d’informations et de conférenciers. Nous sommes prêts à répondre aux offres qui nous seront faites, à prendre tous les contacts qui nous seront proposés pour le plus grand bien de la Recherche en matière d’Histoire Économique et Sociale. Puisse ce modeste bulletin, que nous publierons périodiquement et qui s’appliquera à informer nos amis de nos activités quotidiennes, de nos difficultés et de nos espérances, nous permettre d’apporter une contribution non négligeable à notre travail commun et de tisser un réseau d’amitié et d’indispensable collaboration, qui aujourd’hui nous apparaît plus nécessaire que jamais12.

Organisation et vie du Centre
L’organisation et le fonctionnement du Centre sont décrits dans les rapports d’activité publiés jusqu’à 197813. D’une part, ils esquissent un panorama des douze premières années de son quotidien : énumération des membres y compris contractuels et vacataires14 – toujours trop peu nombreux – , état des locaux – toujours trop exigus et incommodes –, budgets – toujours insuffisants. D’autre part, s’agissant des activités scientifiques, au-delà des rubriques citées ci-dessous, ressort sur le long terme la difficulté à articuler recherches individuelles et recherche collective, l’un des principaux objectifs lors de la création du Centre :
[…] je veux surtout lancer un appel à l’ensemble des historiens du Centre : le but actuel est de trouver la meilleure articulation possible entre recherche personnelle et recherche collective, en planifiant mieux notre travail, en organisant des réunions de travail thématiques qui complètent les séminaires, et permettent de préparer les réflexions sur les sujets qui nous sont proposés. J’ajoute que, pour être « opérationnel », il est indispensable de créer des liens précis entre nos activités et le 3e Cycle (les mémoires de maîtrise n’étant bien souvent qu’un premier contact avec les thèmes). Il n’est pas normal de transformer des étudiants de maîtrise en collecteurs de données pour des enquêtes collectives. »15

Quoiqu’il en soit, les recherches collectives sont régulièrement présentées dans le Bulletin, qui permet par exemple de suivre une étude consacrée à l’appropriation foncière citadine dans la région Rhône-Alpes du XIVe au XXe siècle16, dont les résultats donneront matière à deux numéros thématiques du Bulletin : un dossier de huit textes et de résumés des discussions issu d’une séance de séminaire enrichie17 et le numéro spécial « Les Lyonnais aux champs, six siècles d’appropriation foncière citadine au « pays » d’Anse (1388-1980) »18. Parallèlement, dès 1975, le Centre s’engage de manière soutenue dans des recherches contractuelles : ATP santé sur « La consommation médicale de l’agglomération lyonnaise »19 ; programme pluriannuel de développement des recherches en sciences humaines dans la région Rhône-Alpes sur « L’observation du changement social et culturel » en 197620 ; puis programme Rhône-Alpes « Recherches en sciences humaines, axe santé et population »21 pour ne citer que les contrats précurseurs.

Rubriques récurrentes
Quoiqu’elles aient évolué au fil des quelques trente années de sa publication, les rubriques du Bulletin présentent plusieurs constantes et au premier chef, s’agissant de l’organe de communication d’un centre de recherche universitaire, l’annonce des diplômes soutenus, mémoires de maîtrises, thèses de 3e cycle, thèses d’État puis DEA et thèses « nouveau régime ». Ils sont répertoriés relativement régulièrement jusqu’en 1987 sous forme de listes annuelles organisées selon les périodes historiques étudiées au Centre (médiévale, moderne, contemporaine)22 ; en outre, des résumés ou exposés de soutenance « des meilleurs diplômes soutenus »23 sont reproduits, suivis des délibérations du jury et de l’annonce de mention, jusqu’au Bulletin 1973/1. Certaines livraisons sont entièrement consacrées à des exposés de soutenance ou résumés de mémoires et de thèses (ex. 1972/1 ; 1982/2 ; 1985/3 ; 1987/4 ; 1989/1…)

Les séminaires figurent également sur le temps long du Bulletin et témoignent de la montée en puissance du Centre dans le paysage de la recherche historique : la liste des intervenants est certes publiée irrégulièrement et seulement jusqu’à 1989 ; s’il s’agit essentiellement, les premières années, d’exposés de thèses d’État en cours et de mémoires de maîtrise réalisés au Centre, le « séminaire général » reçoit ensuite des chercheurs de réputation nationale et internationale. Pour l’année universitaire 1977-1978, par exemple, y communiquent Rolande Trempé, Daniel Roche, Charles Tilly, Madeleine Réberioux, Jacques Rancière, Michelle Perrot, Antoine Prost, Steve Kaplan24. Les textes de ces interventions sont parfois publiés dans le Bulletin, principalement pendant les premières années25. Plusieurs séminaires sont également créés et plus ou moins pérennisés : séminaire d’histoire des femmes26 ; séminaire d’histoire de la santé et de l’assistance27.

Enfin, une part non négligeable des livraisons est constituée de numéros thématiques et d’actes de journées d’étude ou de colloques organisés par le Centre, qui dressent l’état des problématiques couvertes et des collaborations institutionnelles. Ainsi le volume 1972/2 est-il consacré à la démographie historique ; le numéro 1993/3-4 traite des mobilités sociales, le 1994/4 est titré Entreprises, etc. La publication d’actes de journées d’études et de colloques croît au fil des ans, jusqu’à fournir la matière quasi intégrale des ultimes volumes. Les communications présentées aux journées d’étude franco-polonaises tenues au Centre sont l’objet de deux numéros28, tout comme les rencontres franco-suisses29. Les études rurales, propices à l’appréhension du temps long, sont particulièrement représentées ; de 1972 à 1996, elles forment la matière de six numéros thématiques30.

Dès la seconde moitié des années 1980 et dans la nouvelle formule inaugurée en 1992, malgré quelques aménagements, le modèle semble atteindre ses limites : hors l’édition d’actes, qui constituent autant de hors-série de la formule initiale, ne subsistent que la publication de résumés de mémoires, regroupés par thématiques31, les informations relatives à la vie du Centre s’appauvrissent jusqu’à l’ultime volume daté de 1999.

Le Bulletin témoigne des objectifs et de l’orientation académique du centre de recherche fondé et animé par Pierre Léon. Les problématiques définies dans sa thèse : La Naissance de la grande industrie en Dauphiné (fin du XVIIe siècle-1869) et le territoire « région lyonnaise » qu’il a contribué à construire, s’observent durablement dans les sujets des thèses et des mémoires de maîtrise qui sont réalisés au Centre. Le Bulletin offre également l’opportunité de suivre, à moyen terme, les mutations – champs, méthodologies, problématiques – de la recherche historique, tout comme, en creux, de l’organisation de l’enseignement32 et de la recherche, nationale (évolution de la contractualisation avec le CNRS, du statut des personnels) comme locale (scission Universités Lyon 2-Lyon III en 1973). Constitue-t-il pour autant un reflet fidèle de l’ensemble des activités du Centre, monté en puissance dans les années 1970-1980, alors même qu’il atteste la multiplication du nombre d’enseignants-chercheurs rattachés, d’étudiants de maîtrise et de thèse, d’équipes de recherche recomposées au gré des contrats de recherche ?

Le Centre Pierre Léon a été intégré à une UMR établie en 200333 , le Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes (UMR 5190). Si le nom de Pierre Léon a alors disparu du vocabulaire institutionnel de la recherche historique, le Bulletin qu’il a créé et qui a été dénommé à sa mémoire en 1992, alors que l’équipe fondatrice de ses disciples étaient déjà retirés de l’enseignement et de la recherche, le perpétue.

Notice établie par Florence Charpigny, LARHRA, 2024


Notes

1– Bulletin 1975/1, p. IX.

2- Pierre Léon, « Le Centre d’histoire économique et sociale de la région lyonnaise. Déclaration d’intentions et prise de position », Bulletin 1968/1, p. 1.

3- Certaines livraisons présentent des pages mal encrées ou peu contrastées, autant que possible elles ont été remplacées par des exemplaires plus frais. Merci à M. Serge Chassagne, directeur du Centre Pierre Léon (1994-2003) et à Mme Véronique Grandjean, secrétaire générale du LARHRA, pour leur contribution à cette recherche d’exemplaires.

4- Maurice Garden, [hommage à Pierre Léon], Bulletin 1977/2, p. 13.

5- Par exemple Jean Merley, L’Industrie en Haute-Loire de la fin de la Monarchie de Juillet aux débuts de la IIIe République, 1972 ; Pierre Goujon, Le Vignoble de Saône-et-Loire au XIXe siècle (1815-1870), 1973 ; Jean-Charles Bonnet, Les pouvoirs publics français et l’immigration dans l’entre-deux-guerres, 1976 (thèse de 3e cycle), etc.

6- Aires et structures du commerce français au XVIIIe siècle, sous la direction de Pierre Léon, colloque national de l’Association française des historiens économistes, Paris, 4-6 octobre 1973 ; reproduction de la couverture accompagnée d’un résumé, Bulletin 1975/3.

7- Papiers d’industriels et de commerçants lyonnais. Lyon et le grand commerce au XVIIIe siècle, sous la direction de Pierre Léon, enquête collective du Centre, établissant un guide des fonds de la conservation des foires lyonnaises aux Archives départementales du Rhône et aux Archives municipales de Lyon ; reproduction de la couverture, argumentaire et carte, Bulletin 1975/4.

8- Pierre Léon, « Rapport annuel », Bulletin 1974/1, p. 7.

9- Bulletin 1993/4, p. 5-14.

10- Bulletin 1993/4, p. 41-59.

11- Pierre Léon, Richard Gascon et René Fédou sont co-directeurs du Centre, les deux premiers énoncent les objectifs de la nouvelle publication dans deux textes, respectivement « Le Centre d’histoire économique et sociale de la région lyonnaise. Déclaration d’intentions et prise de position » et « Signification et rôle du bulletin de liaison » Bulletin 1968/1, p. 1-3 et 4-5.

12- Bulletin 1968/1, p. 3.

13- Puis sous forme de rapport scientifique qui constitue l’entièreté du volume 1981/3.

14-  Bulletin 1968/1 ; 1976/1 ; 1981/3.

15- Maurice Garden, « Rapport d’activité », Bulletin 1978/2 p. 63.

16- Gilbert Garrier : « Premières lignes d’une recherche collective : l’appropriation foncière citadine dans la région Rhône-Alpes du XIVe au XXe siècle », Bulletin 1975/2, p. 43-59.

17- Bulletin 1978/1.

18- Bulletin 1980/1.

19- Bulletin 1976/1, p. 9.

20- Deux livraisons sont consacrées aux résultats de cette recherche : Bulletin 1979/2 et 1979/3.

21- Bulletin 1988/1-2, p. 41-60.

22- Exception faite, dans les années 1970, des rubriques « démographie historique » et « histoire allemande contemporaine ».

23- Pierre Léon, « Rapport annuel », Bulletin 1974/1, p. 7.

24- Bulletin 1978/4, p. 55-57.

25- Bulletin 1968/1 ; 1969/2 ; etc.

26- Bulletin 1985/4, 1987/1.

27- Bulletin 1987/1.

28- Bulletin 1984/1-2 et 1987/2-3.

29- Bulletin 1992/2-4 et 1995/2-3 puis Journée franco-suisse d’histoire de la médecine,1998/1-2.

30- Bulletin  1972/1 ; 1981/1-2 ; 1983 2-3 ; 1986/1-2 ; 1989/3-4 ; 1996/3-4.

31- Bulletin 1988/4 : un résumé de thèse d’État et un résumé d’étude menée dans le cadre d’une recherche collective ; 1989/2 : deux exposés de travaux en cours ; résumés de mémoires regroupés par thèmes 1996/1-2 ; 1997/3-4…

32- Bulletin 1985/2, premier résumé de DEA, 1985/3 premier résumé de thèse « nouveau régime ».

33- A l’exception des ruralistes, qui fondent le Laboratoire d’études rurales (LER), unité de recherche pluridisciplinaire.

Lien Persée en attente


Accéder au sommaire du Bulletin du Centre Pierre Léon sur le site http://bcpl.ish-lyon.cnrs.fr/

Collections

Une collection éditée par les Presses Universitaires de Lyon (PUL), Collection du centre Pierre Léon, six volumes ont été publiés, disponibles en ligne en accès ouvert et en version papier auprès des PUL  pour certains volumes.

Une collection éditée en interne : Cahiers du Centre Pierre Léon d’histoire économique et sociale. Créée en 2002, six volumes ont été publiés, elle a été renommée Cahier Pierre Léon à la création du LARHRA en 2003 et s’est arrêtée de publier la même année.

Langue : Français