Emma-Sophie
Mouret

Mes recherches portent sur l’aménagement du territoire depuis le XIX^e siècle. Je propose un regard sur la longue durée (XIX^e-XXI^e siècle) afin de saisir les mécanismes par lesquels les sociétés pensent, justifient, édifient et utilisent leurs politiques d’aménagement. Je suis également attentive aux logiques d’oppositions et aux conflits environnementaux liés.

J’utilise le concept « d’aménagement » selon deux dimensions : un objet technique à travers son aspect historique, processuel et interactionniste, c’est à dire qui fait suite à un processus de planification, d’édification, et d’usage (et parfois d’abandon). C’est un objet technique qui a une matérialité (une route, un barrage, une mine, une carrière, etc.) qui peut être suivie sur le temps long. Le deuxième aspect de l’aménagement est une politique de planification relevant de l’aménagement du territoire. J’étudie cet objet par ses revers (nuisances,  impacts en différé), ses territorialités et ses jeux de pouvoirs. Il s’agit de phénomènes qui ne sont pas mentionnés par les grands récits officiels (récits techniques, patrimoniaux et touristiques).

En parallèle, je m’intéresse aux rapports des sociétés aux risques. Mes analyses interrogent également la fin de l’aménagement du territoire. Je tente de définir les impacts en différé de ces aménagements. Pour le cas des routes de montagne il s’agit de mettre en lumière leurs effets géophysiques sur le temps long : rupture d’encorbellement, modification des lits des torrents et des régimes d’érosion, tarissement de sources. Cette démarche permet de s’interroger sur le devenir des aménagements et des infrastructures héritées à l’heure des promesses de transition écologiques.