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Aucun observateur sérieux ne nie plus le déclin actuel des grandes Églises chrétiennes en France. Parmi les explications les plus répandues figurent les interprétations confessionnelles qui privilégient les facteurs internes aux institutions ecclésiales. Elles se retrouvent presque toutes sur deux postulats éminemment discutables aux yeux de l’historien comme du sociologue : le déclin serait, chronologiquement, consécutif au concile Vatican II et lui serait grandement imputable ; et par voie de conséquence, il serait dû, pour l’essentiel, à l’évolution des Églises en France dans ce contexte de mutation religieuse accélérée, jugée proche, parfois, de la rupture ou de la subversion.Sur le fondement d’enquêtes ponctuelles, mais convergentes, cet ouvrage se propose de contester ces deux postulats. Les pages qui suivent se veulent donc une leçon de méthode. L’histoire des phénomènes religieux, passible certes d’explications internes, ne saurait s’en contenter. Une histoire religieuse qui tendrait à se replier sur elle-même, dans une attitude confessante, risquerait la myopie et tomberait rapidement sur l’écueil de jugements dépourvus d’autre valeur que d’illustrer l’opinion de ceux qui les profèrent. L’historien, du religieux comme d’autres domaines, n’a pas à juger, mais à comprendre, avec toutes les ressources à sa disposition.À mi-chemin de nos Chrétiens français entre crise et libération (1937-1947) et de la Crise catholique de Denis Pelletier (1965-1978), cet ouvrage contribuera à faire mieux connaître l’évolution religieuse de la France sous la IVe République et les débuts de la Ve.