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Le protestantisme lyonnais est bien connu au XVIe siècle, mais beaucoup moins par la suite. Le XVIIIe siècle, en particulier, n’avait jamais été traité de manière approfondie. C’est à combler cette lacune que s’attache ce livre, qui est également une importante contribution à l’étude des Lumières en province. Les protestants lyonnais forment urne communauté bien peu nombreuse, 1 à 2 % de la population, mais formée pour l’essentiel de riches négociants, dont de nombreux étrangers, genevois, suisses (surtout saint-gallois) et allemands. Très minoritaires mais jouissant d’une tolérance réelle, ils conservent leur culture grâce au culte privé, à la contrebande de livres, à une certaine endogamie. Certains d’entre eux sont en rapports avec, les piétistes suisses, avec les camisards, avec les réorganisateurs des Églises du Désert. En liens avec de nombreux pays européens, les protestants lyonnais apparaissent comme de bons exemples de chrétiens des Lumières, ouverts aux nouvelles valeurs du XVIIIe siècle. Mais ils sont en même temps attachés à leur foi, à leurs pasteurs et au culte public qui réapparaît dans les années 1760. À la fin du siècle, ils peuvent jouer un rôle économique et social important dans la société lyonnaise, comme dans les débuts de la. Révolution. Ainsi se dégage un modèle de protestantisme urbain, minoritaire mais influent, qu’on peut sans doute retrouver dans de nombreuses autres villes comme Marseille, Bordeaux, Toulouse, Nantes ou Sedan.