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Représenter la Révolution défend l’idée que le contexte des années 1789-1794, en imposant l’actualité comme nouvel horizon artistique, a produit une rupture radicale avec les fondements traditionnels de la peinture d’histoire : la représentation des événements contemporains apparaît dès lors comme l’art de la Révolution française par excellence. Circonscrite à la célébration du pouvoir monarchique sous l’ancien régime, l’iconographie contemporaine se met au service de la politique dans les années 1770 et 1780.Le rôle précurseur de peintres actifs à Londres inspirés par la guerre d’indépendance américaine, est rappelé. La diversité des moyens mobilisés pour fixer l’énergie de l’événement, ainsi que la postérité immédiate de cet effort de l’imagination artistique sont le sujet de cet essai. Les Dix-Août de Jacques Bertaux et de François Gérard, qui représentent l’insurrection populaire le 10 août 1792 à Paris pour mettre fin à la royauté, sont au cour de la démonstration. Ces deux compositions condensent les enjeux d’un tournant de la peinture française vers la modernité.Une riche illustration, comprenant des œuvres souvent peu connues, permet de découvrir des incunables du Romantisme.Philippe Bordes a été directeur du Musée de la Révolution française à Vizille de 1984 à 1996. Auteur de nombreuses études sur l’art de l’époque révolutionnaire et impériale, il est depuis 2001 professeur d’histoire de l’art à l’université Lumière Lyon 2, membre du LARHRA. De 2007 à 2010, il a dirigé le département des Études et de la Recherche à l’institut national d’histoire de l’art à Paris.