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Une nouvelle édition revue et augmentéeUn supplément iconographique de choixUne mise en perspective des questions fondamentales posées par l’actualité récente qui interroge l’histoire de cet art singulier Le terme « caricature » est souvent appliqué sans distinction à la gravure de moeurs, aux cartoons, voire au dessin d’humour en général. Son étymologie indique cependant qu’il vient de l’italien caricatura et du latin caricare qui signifie, au propre comme au figuré, « charger ». La caricature attaque donc le corps et le visage par l’exagération de leurs singularités ou de leurs défauts, à des fins comiques ou satiriques. Si ce corps est celui des individus, il peut également accéder à une dimension symbolique et représenter une entité abstraite ou collective. Faire l’histoire de la caricature consiste donc à en suivre les déclinaisons. Le plus souvent, elles transgressent les règles ou les conventions du grand art qui aspire à l’idéal. Mais elles contribuent aussi à le faire évoluer vers des modes d’expression nouveaux.La caricature comme genre spécifique fondé sur la déformation de la figure humaine apparaît en Italie à la Renaissance avant de se propager à l’Europe entière, puis au-delà. Une de ses spécificités réside d’ailleurs dans l’importance de sa diffusion, largement favorisée par les nouvelles techniques de gravures apparues au même moment. Depuis la Réforme, l’estampe a été le vecteur de la caricature, qu’elle soit religieuse ou politique, tout comme l’imprimerie a été celui de la fustigation par le pamphlet. La lithographie a ensuite joué un rôle central dans l’essor de la presse satirique au XIXe siècle, tandis que les nouveaux procédés de reproduction ont permis la démocratisation des images. Dans ce contexte, il n’est guère étonnant de compter quelques caricaturistes parmi les premiers photographes. Ces nouvelles formes de reproductibilité induisaient une conception de l’art moins élitiste qui faisait écho aux préoccupations des théoriciens de l’art et des penseurs politiques. Autour de 1900, être caricaturiste de presse fut souvent un engagement. Parce qu’elle remettait en cause les principes de la représentation traditionnelle, la caricature intéressait les artistes des avant-gardes. Mais elle fut surtout le creuset de la bande dessinée et du dessin animé, deux formes emblématiques de la culture visuelle populaire. Depuis lors, la caricature a constamment été enrichie par d’autres techniques, jusqu’à celles du numérique, dans des medias toujours plus variés, pour une diffusion sans cesse accrue.