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Peut-on considérer Stendhal comme un historien de l’art ? Telle est la question débattue dans ce livre, qui réunit des historiens de l’art et des spécialistes de littérature. Prenant les distances des positions tranchées, et négatives, exprimées par Paul Arbelet dans son ouvrage de 1913 sur les sources d’Histoire de la peinture en Italie, les auteurs relancent le débat sur la base des travaux fondamentaux menés sur la correspondance administrative d’Henry Beyle sous le Premier Empire et des recherches les plus récentes sur l’art et la culture de la période napoléonienne et de la Restauration. En admettant que les écrits où Stendhal tient une posture d’historien de l’art sont importants, on réévalue un pan de littérature artistique d’une grande richesse, injustement écartée à cause de son étrangeté et de son manque apparent d’érudition. Ainsi, reconsidérée dans une perspective européenne, la grande nouveauté du projet éditorial d’Histoire de la peinture en Italie apparaît plus flagrante et son échec trouve davantage d’explications. Plus généralement, il devient possible de s’interroger sur l’existence d’une pensée de l’art authentiquement stendhalienne et de défendre le rôle fondateur de Stendhal dans une véritable physiologie du sentiment esthétique. Daniela Gallo est professeur d’histoire de l’art de la Renaissance et moderne à l’université Pierre Mendès France-Grenoble 2 et membre du LARHRA, spécialiste de sculpture, de l’héritage de l’Antiquité dans l’art et de la culpture européens et d’historiographie. Elle a été commissaire d’expositions et a organisé des colloques et des journées d’études en France et à l’étranger. Elle prépare actuellement un ouvrage sur les dispositifs de présentation des œuvres dans l’Europe du XVIIIe siècle.