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Perçue dès la fin du XIXe siècle comme secondaire, vouée à s’éteindre au profit des assurances naissantes puis de la Sécurité sociale, l’assistance aux plus démunis revient aujourd’hui en force. Sa place dans les politiques publiques a beaucoup évolué au fil des décennies.D’abord monopole des œuvres caritatives au XIXe siècle, elle est prise en charge par les municipalités à la fin du siècle, sur fond de IIIe République sociale naissante ; ce n’est qu’ensuite, au tournant du XXe siècle, que l’État intervient par plusieurs lois sociales majeures.Cette histoire de l’assistance en France conduit à mettre en avant un fait occulté, et pourtant fondamental : l’aide aux pauvres s’est aussi faite sous double condition de vulnérabilité sociale et sanitaire. Indigents malades, vieillards, handicapés physiques et mentaux, femmes en couche, ont été des publics prioritaires, considérés comme non responsable de leur situation. Sous des formes certes atténuées, le traditionnel clivage entre « bons » et « mauvais » pauvres a longtemps perduré dans la France contemporaine.Cet ouvrage montre aussi que les pouvoirs publics, locaux et nationaux, se sont toujours appuyés sur les œuvres caritatives, devenues aujourd’hui associations de solidarité. Une collaboration rendue nécessaire pour faire face à un fléau à nouveau actuel.Les recherches d’Axelle Brodiez-Dolino (CNRS) portent sur l’histoire des organisations humanitaires. Elle a publié Emmaüs et l’abbé Pierre (2009), ainsi que Le secours populaire français, 1945-2000 (2006).