La montagne peut-elle se lire comme un espace liminal, autrement dit comme un entre-deux qui génère son propre espace-temps ?Mystérieuse, verticale et contraignante, elle constitue depuis toujours un lieu de passage, entre territoires, entre univers sauvage et monde civilisé, entre sphères humaine et divine, qui exige une adaptation pour être franchi. La liminalité peut ainsi permettre de mieux comprendre la complexité de la montagne, en revisitant les notions de limites, de circulations, de conflictualités et d’identités.Pour la première fois, des historiens et des géographes s’emparent du concept anthropologique de liminalité pour en saisir toutes les déclinaisons. En quoi l’expérience de l’entre-deux en territoire de montagne génère-t-elle de l’innovation ? Quelles en sont les conséquences à l’échelle humaine, sur les plans économique, politique et social, mais aussi sanitaire ou militaire ?Les territoires de montagne, envisagés dans cet ouvrage comme autant de laboratoires à ciel ouvert, ont permis une approche originale étudiée sur le temps long (xvie‑xxie siècles). Le val de Suse, que l’on peut suivre au fil des siècles, des barricades de 1629 à la lutte anti-TGV, occupe ici une place centrale. Ont contribué à cet ouvrage : Étienne Bourdon (LARHRA, U. Grenoble-Alpes), Alessandro Celi (Fondation Émile Chanoux d’Aoste), Davide de Franco (U. Luigi Bocconi, Italie), Lauranne Jacob (PACTE, U. Grenoble‑Alpes, IGEDT, U. de Genève), Kirsten Koop (PACTE, U. Grenoble-Alpes), Pierre-Antoine Landel (CERMOSEM, PACTE, U. Grenoble-Alpes), Aurélien Lignereux, (LARHRA, U. Grenoble-Alpes, Science Po Grenoble), Samia Ounoughi (LIDILEM, U. Grenoble-Alpes), Émilie-Anne Pépy (LLSETI, U. Savoie Mont-Blanc), Marina Soubirou (PACTE, U. Grenoble-Alpes), Kevin Sutton (PACTE, U. Grenoble-Alpes).