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Thérèse de Lisieux n’en finit pas d’être comblée d’honneurs, comme docteure de l’Église en 1997, puis à travers la canonisation de ses parents, en 2015. Et pourtant le récit de sa vie, livré en 1898 au lendemain de sa mort, et la mise en avant dès 1907 de sa doctrine de l’enfance spirituelle, suscitèrent de vives objections. Dès 1914, Mgr Verde, comme avocat du diable, mettait en cause l’illégitimité du témoignage de Thérèse, déposant à son propre procès. Pie X passa outre. Mais en 1920 et 1921, l’examen de ses vertus suscita une fronde des consulteurs dont la moitié d’emblée firent connaître leur opposition : ceux-ci ajoutèrent aux objections de Verde et de son successeur Mariani, une nouvelle, provenant de « cette maladie grave et étrange, peut-être l’hystérie », quand elle avait dix ans, qui la rendrait inapte à la pratique ultérieure des vertus héroïques.
Benoît XV répondit en écartant le volontarisme viril d’une telle conception et en dénonçant à son tour « la présomption d’atteindre par des moyens humains une fin surnaturelle ». Il se permit d’ajouter, de manière prophétique : « la gloire des docteurs est même l’apanage du sexe faible ».

Ce livre, pour la première fois, en traduisant les documents en latin de la congrégation des Rites, permet de rendre accessibles à tous les enjeux cachés d’une canonisation.