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Mettant en perspectives l’analyse du parcours individuel d’une guérisseuse et son inscription dans un contexte social, scientifique et réglementaire, ce livre met à jour le combat d’une femme pour faire reconnaître sa fonction de soignante au moment-même où les autorités consulaires et impériales posent (pour un siècle) le cadre légal de l’enseignement et de l’exercice de la médecine et de la pharmacie.
Née en 1782 à Valenciennes, Augustine Debaralle, entreprend des études pour devenir sage-femme mais se retrouve chassée de l’hospice de la maternité de Paris. Elle commence alors à rédiger un mémoire à destination des sages-femmes, chose peu courante à l’époque pour quelqu’un de son âge, puis cherche à exercer la médecine dans le département du Nord, mais fait, très rapidement, l’objet de plaintes. Se heurtant à la rigidité réglementaire, Augustine Debaralle refuse de se contenter des possibilités d’exercice médical ouvertes aux femmes (obstétrique, herboristerie) pour exiger d’exercer pleinement la médecine et la pharmacie. Mais aucune de ses demandes de certificat d’exercice n’aboutit et sa paranoïa se renforce.
La trajectoire d’Augustine Debaralle questionne les marges de manœuvre et l’autonomie féminines dans le champ de la santé, et permet d’aborder le cadre plus large de l’exercice illégal de la médecine et de la pharmacie et celui de la présence médicale « officielle » dans les espaces urbains et ruraux.