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co-organisé par Isabelle Gaillard et Pierre Judet à l’ Université Grenoble Alpes, salle B1, Bât. ARSH

 

Cette journée d’étude est la seconde à être consacrée à la thématique « faire de l’histoire par le territoire ». Elle se propose, après de celle du 24 mars 2017, de poursuivre la démarche à partir du thème « La technique, l’innovation et le territoire ».
La thématique du territoire s’est d’abord imposée en économie à l’occasion de la « crise » des années 1970 après la fin des « Trente glorieuses », à la suite de la relecture des écrits d’Alfred Marshall sur les « districts industriels » par les économistes italiens à la recherche d’une alternative au modèle « fordiste ». A partir de l’étude de la « troisième Italie », Giacomo Beccattini a montré que la localisation de la production, particulièrement de la production industrielle, devait non seulement être prise en compte mais être étudiée en soi dans la mesure où, dans certains cas, c’est la territorialisation qui explique la résistance et l’adaptation de certaines activités manufacturières dans le contexte de la globalisation de l’économie. Après les autres sciences humaines, les historiens de l’économie et de la société se sont appropriés cette thématique et de nombreux travaux ont montré la pertinence de cette entrée en histoire sociale ou dans l’histoire des entreprises. Les travaux menés dans le cadre du Laboratoire de recherches historiques Rhône-Alpes (LARHRA), notamment sur le terrain montagnard, ont permis de rapprocher la thématique du territoire de celle des réseaux par le biais de l’étude des systèmes migratoires. La journée du 24 mars 2017 a montré que d’autres champs, comme celui de la consommation – notamment celle des articles de sports de montagne -, et d’autres espaces, particulièrement les espaces marginaux – notamment les déserts et les zones arides -et immatériels, sont susceptibles d’enrichir cette démarche.

Le but de la journée d’étude du 23 mars 2018 à Grenoble est toujours de montrer comment l’entrée par le territoire peut être une façon de faire de l’histoire, mais, cette fois-ci, à partir de la question des rapports entre technique, innovation et territoire. Dans quelle mesure, les innovations techniques modifient-elles la structuration des territoires ? Sont-elles acceptées, acclimatées ou refusées par les populations concernées ? Par qui sont-elles portées ? Par des techniciens, des étrangers au lieu ? Ces mouvements donnent-ils lieu à des migrations de la part de porteurs de techniques ?

 

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