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Des années 1960 à nos jours, nombre d’artistes à l’échelle internationale ont exploré la fabrique de l’objet du quotidien en dialoguant avec un certain design dans le champ élargi de la culture matérielle. Ils interrogent la veine utilitariste des objets afin de la contrer, mais aussi le formatage des normes de goût, pour revisiter les dimensions mémorielle, affective, fétichiste, sociologique, anthropologique, de la culture matérielle. De Claes Oldenburg à Richard Artschwager, de Robert Gober à Jeff Koons, de Wiebke Siem à Rachel Whiteread, de Martin Boyce à Tobias Rehberger, de Franz West à Fabrice Hyber, entre autres, les créations mettent au jour le passage du modernisme au postmodernisme dont il convient désormais de retracer une généalogie critique. Chaque oeuvre se veut par ailleurs l’emblème de la circulation des échanges de valeurs culturelles dont on peut observer la transformation au fil du temps. Il en résulte un phénomène de mutation esthétique, politique et historique ouvrant une nouvelle appréhension de l’objet du quotidien, où la liberté de l’expérience devient fondatrice pour réinventer les modes de vie. Les artistes revisitent ces emblèmes et créent peu à peu des objets du don, dont la dimension symbolique engendre une conception des relations sociétales contemporaines porteuses de nouvelles modalités de l’échange. Il s’agit de proposer une anthropologie de l’art du temps présent en revisitant les théories du donc (Marcel Mauss, Alain Caillé, collectif MAUSS).